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Histoire04:29Publié le 29/04/2022

Le Creusot et la famille Schneider

Etincel : points de passage et d'ouverture

Alors que la France entre en pleine Révolution industrielle, le village du Creusot, en Bourgogne, s’impose rapidement comme un pilier de l’ère industrielle du pays. Un statut qu’il va conserver pendant un siècle, notamment sous l’impulsion de l’entreprise des frères Schneider, qui vont diriger la commune. 

Le Creusot, symbole de la Révolution industrielle française

A la fin du XVIIIe siècle, Le Creusot ne compte que 1 500 habitants. Mais grâce aux nombreuses mines de fer et de charbon dont il dispose, le village fait déjà partie des lieux importants de l’industrialisation française. Une fonderie royale y est ainsi établie dès 1785. En 1836, le site est racheté par Adolphe et Eugène Schneider, qui créent Schneider Frères et Cie. Cette entreprise prend rapidement de l’importance dans la région, et s’impose dans le transport ferroviaire, les ponts et les charpentes métalliques, ainsi que dans l’armement.

Réputée pour la très haute qualité de sa production, elle peut forger des pièces aux dimensions importantes grâce à son marteau-pilon, le plus puissant du monde à l’époque. Ce qui lui permet de concurrencer les grandes entreprises étrangères et de s’exporter dans le monde entier. Le site industriel emploie ainsi 10 000 ouvriers en 1870, quand Le Creusot atteint 20 000 habitants. Les Schneider dominent alors la région, et sont actifs en politique, occupant des fonctions de maire, de député, ou même de ministre.

Les mouvements sociaux au sein des usines du Creusot 

Toutefois, la contestation monte parmi les ouvriers, qui veulent obtenir de meilleures conditions de travail. Les dirigeants n’hésitent pas à licencier des militants syndicaux et à envoyer l’armée pour stopper les grèves. En 1870, Eugène Schneider, proche de Napoléon III qui vient de perdre le pouvoir, cède à son fils Henri la direction de l’entreprise et fuit pour l’Angleterre, abandonnant sa mairie du Creusot. Face à la pression populaire, le préfet nomme le syndicaliste Jean-Baptiste Dumay pour le remplacer. Ce dernier doit cependant s’exiler un an plus tard, après l’échec de sa tentative de Commune, permettant à Henri Schneider d’être élu. 

A la tête de l’entreprise et de la ville, Henri se considère comme le père de ses ouvriers. Il doit assurer leur bien-être, tandis qu’eux lui doivent respect et obéissance. Il instaure notamment un système de retraites, et créé un hôpital et des logements ouvriers. Les tensions sociales réapparaissent toutefois à la fin du siècle, mais la contestation est facilement réprimée. L’entreprise, elle, continue de prospérer grâce aux commandes de l’Etat français qui prépare sa revanche contre l’Allemagne. Pendant la Première Guerre mondiale, avec 20 000 ouvriers, elle va grandement contribuer à l’effort de guerre. 

Réalisateur : Samuel Coulon

Producteur : Réseau Canopé et Etincel

Année de copyright : 2020

Publié le 29/04/22

Modifié le 24/05/24

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