Les extrêmes droites en Europe
GéopoliticusCes derniers temps en Europe, les scores des partis d’extrême droite ont grimpé en flèche aux élections pour atteindre le rang de première ou deuxième forces d’opposition. En Autriche ou en Italie, l’extrême droite a même accédé au pouvoir.
L'extrême droite, c'est quoi ?
Au XXe siècle, le terme “extrême droite” désignait les partisans du franquisme ou du nazisme. Des doctrines qui de nos jours ne sont défendues que par des groupes marginaux. Et pourtant, dans les parlements, les élus du Rassemblement National (ex Front National) ou des Démocrates de Suède par exemple, siègent bien à l’extrême droite des hémicycles.
Les forces dites “d’extrême droite” ?
Il y a d’abord la défense d’un nationalisme : cette idée que la prospérité d’une nation repose sur son unité. Pour les partisans du nationalisme, l’immigration, la mondialisation, le multiculturalisme ou même l’Islam, mettent en danger cette unité nationale. Il est courant d’entendre dans leurs slogans des accents xénophobes et identitaires. Le projet nationaliste rejette aussi les institutions supranationales et soutient que seuls les citoyens peuvent décider de la politique de la nation. La sortie de l’Union Européenne a par exemple été une priorité absolue pour le parti britannique UKIP dirigé par Nigel Farage jusqu’en 2016.
Deuxièmement, l’extrême droite est souvent qualifiée de “réactionnaire”. Cela signifie qu’elle se méfie des grands changements sociétaux et préfère exalter les valeurs traditionnelles, conservatrices et sécuritaires.
Le retour du populisme en Europe
Enfin, la montée de l’extrême droite en Europe correspond au retour de ce l’on appelle le populisme. Les idéologies totalitaires qui ont bouleversé l’Europe pendant l’entre-deux-guerres se caractérisaient par leur discours démagogique. Elles s'affirmaient défenseuses du vrai peuple face aux élites aveugles ou corrompues. Un discours aujourd’hui repris par tous les partis d’extrême droite pour polariser autour d’eux ceux qui se considèrent comme les laissés pour compte de l’État.
Côté économie en revanche, il existe des différences de partis-pris. Le FPÖ autrichien prône un modèle ultra-libéral et une complète dérégulation économique, alors que le Rassemblement National français défend un protectionnisme économique.
Comment expliquer le succès des populismes ?
Leur développement a coïncidé dans le temps avec deux crises majeures : celle des migrants et celle qui frappe l’économie européenne depuis 2008. Pourtant, en Espagne, en Irlande ou au Portugal, pays sévèrement touchés par la crise économique, l’extrême droite ne fait guère plus de 1%. Et alors que la Finlande enregistre un nombre de demandes d’asile limité, le parti des Vrais Finlandais a recueilli 17% lors des dernières législatives. En définitive, le populisme a des racines aussi plurielles que l’Europe compte de pays.
Pour aller plus loin
- « Les droites extrêmes en Europe » de JeanYves Camus et Nicolas Lebourg (éd. Du Seuil, 2015)
- « L’Année stratégique 2019 » sous la direction de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
- « Géopolitique illustrée » de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2018)
- « Atlas des relations internationales. 100 cartes pour comprendre le monde de 1945 à nos jours » de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
Réalisateur : Maxime Chappet
Nom de l'auteur : Mélissa Barra
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS
Année de copyright : 2018
Année de production : 2018
Publié le 29/11/18
Modifié le 11/05/23