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Français04:57Publié le 12/04/2021

« Moi, Tituba sorcière… noire de Salem », Maryse Condé

Félix déLIRE avec Félix Radu

Moi Tituba, sorcière... noire de Salem, paru en 1986, raconte le parcours de Tituba. Cette figure importante de l’affaire des sorcières de Salem au XVIIe siècle, a été, de par sa couleur, oubliée de l’histoire. Maryse Condé, auteure antillaise contemporaine, lui redonne la voix. Analyse.

De quoi parle Moi Tituba, sorcière... noire de Salem ?

Tituba est une fille d’esclave. Sa mère, violée par un marin anglais d’un vaisseau négrier, a été pendue devant sa fille de 7 ans, après avoir résisté à un deuxième viol. Tituba est ensuite recueillie par Man Yaya, une guérisseuse. Celle-ci l’initie à la magie bienveillante : elle peut guérir et communiquer avec les morts qui la conseillent. Ensuite, Tituba se marie avec un métis amérindien, John Indien. Ils s’installent dans le village de Salem pour servir le pasteur Samuel Parris. Ce dernier accuse Tituba d’avoir ensorcelé ses filles. Commence alors l’affaire des sorcières de Salem.

Quelles visions de la magie ?

Ici, Maryse Condé confronte deux visions de la magie. L’une blanche, l’autre antillaise. D’un côté, il y a les puritains pour qui la sorcellerie est la marque de Satan. Pour eux, il faut anéantir les sorcières. Et de l’autre, il y a la culture antillaise qui considère ces sorcières comme des guérisseuses et des bénédictions.

Que révèle l’histoire de Tituba ?

Tituba est la narratrice. Le ton n’est pas pathétique ou plaintif. Ainsi, Maryse Condé donne la voie à une femme forte. En effet, Tituba a eu un parcours semé d’embûches en raison de sa couleur de peau, pour au final, retrouver sa terre natale, la Barbade. Elle gagne en maturité, tout en réussissant à préserver sa naïveté, son impulsivité et sa désirabilité. Elle se laisse former par la vie, pas déformer.

► Cette histoire met aussi un coup de projecteur sur l'esclavage au XVIIe siècle aux Etats-Unis.

Réalisateur : Alexandre Mehring

Auteur : Félix Radu

Producteur : CALT PRODUCTION

Année de copyright : 2021

Publié le 12/04/21

Modifié le 29/03/24

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