Pourquoi la Révolution génère-t-elle violence et terreur ?

La Révolution française a généré plusieurs épisodes de violence. Comment ont-ils été légitimés par les acteurs de la Révolution ? Pourquoi la Terreur s’est-elle imposée en 1793 ?

La violence au nom de la sauvegarde de la Révolution

Au printemps 1789, à la violence de la monarchie répond la violence populaire pendant l’été. Puis, la Révolution française est menacée par les ennemis de l’intérieur, mais aussi par ceux de l’extérieur, les monarchies européennes (Angleterre, Espagne, Portugal, Pays-Bas), qui craignent la contagion révolutionnaire. Cette pression généralisée alimente les peurs et justifie parfois tous les excès au nom de la sauvegarde de la Révolution : justice populaire expéditive du côté du peuple, et politique de terreur du côté du gouvernement révolutionnaire. En avril 1792, la France révolutionnaire est en guerre contre l'empire d'Autriche et la monarchie de Prusse. En septembre, les Autrichiens marchent sur Verdun et se rapprochent dangereusement de Paris. Une peur panique s’empare d’une partie des sans-culottes parisiens. Ils improvisent des tribunaux populaires pour condamner des nobles et des prêtres réfractaires qu’ils considèrent comme des alliés des monarchies européennes ennemies. 2 000 personnes sont exécutées lors de ce qu’on appellera « Les journées de septembre ».

La guillotine, symbole de la justice révolutionnaire

Conçue au départ pour que chaque condamné soit égal devant la sentence et qu'il ne souffre pas, la guillotine, installée place de la Concorde, devient le symbole de la justice révolutionnaire et de ses excès. L'un des premiers guillotinés est l'ancien roi Louis XVI, accusé d’avoir conspiré avec les autres monarchies d’Europe pour rétablir son pouvoir absolu. Il est exécuté le 21 janvier 1793. Par cet acte, c’est la monarchie est symboliquement mise à mort, une manière de déclarer qu’aucun retour en arrière n’est possible. La mort du roi déclenche une nouvelle escalade de la violence.

La Terreur : politique de répression contre les ennemis intérieurs de la Révolution

En Vendée, une jacquerie paysanne (révolte contre les nobles) soutenue par des officiers contre-révolutionnaires se transforme en guerre contre la Révolution. En mars 1793, les députés les plus radicaux comme le Montagnard Danton, votent la création d’un tribunal révolutionnaire. Il a pour vocation de punir légalement les ennemis de l’intérieur, sous prétexte d’éviter que la violence populaire ne se généralise. Face à cette situation de crise, la Convention crée un Comité de salut public le 6 avril 1793 : ce gouvernement de guerre a tout pouvoir pour faire face aux menaces qui pèsent sur la Révolution. La Constitution est suspendue. Le député Maximilien Robespierre devient l’incarnation de cette nouvelle phase de la Révolution qu’on appelle « la Terreur ». Des luttes fratricides déchirent les révolutionnaires. Certains, comme le journaliste et député Camille Desmoulins, désapprouvent les méthodes radicales du Comité de salut public. 

Les condamnations frappent même les révolutionnaires, des plus radicaux aux plus modérés, comme Danton et Desmoulins, conduits à l’échafaud en 1794. En quelques semaines, plus de 1 400 personnes sont guillotinées à Paris. La politique de la Terreur et la mobilisation de l’armée révolutionnaire ont finalement raison de la guerre extérieure comme de la guerre civile en Vendée. Mais à quel prix ? Robespierre et ses partisans en sont victimes à leur tour et meurent guillotinés quelques semaines plus tard en juillet 1794. La Révolution a fini par broyer tous ses héros.

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