L'anticléricalisme à l'origine de la loi de 1905

Au début du XX^e siècle, la France est en proie à des divisions autour de la question religieuse, souvent de manière violente. Dans ce contexte houleux, la loi de séparation entre l’Eglise et l’Etat de 1905 est promulguée. De nos jours, elle est l’un des principes fondateurs de la République et pose les règles de la laïcité en France.

Quelles sont les forces en présence ?

• Les cléricaux : ceux qui revendiquent l’influence des idées religieuses et du clergé dans la vie publique et politique. 
• Les laïcs : ceux qui exigent l’indépendance vis-à-vis du clergé et des Eglises. Certains vont même jusqu’à refuser toute religion. 

Détail de l’affiche de “La Lanterne : Voilà l’ennemi !” 

• Publicité pour un journal républicain anticlérical, réalisée par Eugène Ogé. Un homme d’Eglise, sous les traits d’une chauve-souris, couvre Paris de son ombre menaçante. La formule “Voilà l’ennemi” fait référence au discours de Léon Gambetta : “Le cléricalisme, voilà l’ennemi”. 

• Un lieu symbolique : la butte Montmartre, avec la basilique du Sacré Cœur. Ce lieu de culte a été construit pour expier les crimes de communards après les évènements de 1871. 

• Un message clair pour l’opinion publique : la puissance et l’omniprésence de l’église et le besoin de lutter contre elle avec force. 

L’origine de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905 

L’affiche suscite des réactions et des débats virulents. La nomination en 1902 d’Emile Combes au président du Conseil, marque la victoire des anticléricaux. Il est à l’origine de la loi de 1905. Finalisé par Aristide Briand, le projet de la loi avait pour but, non la disparition des Eglises, mais la séparation des Eglises et de l’Etat. Il en découle : la liberté de conscience dans le choix de sa religion et le libre exercice des cultes ; l’interdiction du financement des cultes par l’Etat et des signes religieux sur les monuments publics. Aujourd’hui, cette loi importante pour la laïcité s’applique encore en France, exceptée en Alsace et en Moselle, annexées alors par l’Allemagne.

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