Longtemps réduite par les historiens à l'expression d'une menace pour l'Occident médiéval, la civilisation arabo-musulmane qui s'épanouit entre le VIIe et le XVe siècle du Moyen-Orient à l'Espagne, est aujourd'hui reconnue dans l'histoire des idées par les échanges qu'elle a permis et ses nombreux apports scientifiques.
Le premier rôle est donc un rôle de transmission des savoirs.
Tout d'abord, les Arabes vont permettre aux mathématiques de garder la trace des avancées de l'Antiquité. Sans eux, toutes les découvertes des Pythagoriciens ou d'Euclide par exemple, auraient été perdues dans l'effondrement de l'Empire romain.
Transmission de savoirs ensuite entre l'Occident et l'Orient. À travers des échanges culturels intenses avec les centres intellectuels indiens ou occidentaux (comme la Sicile au XIIe siècle), les Arabes vont ainsi, notamment, introduire les fameux chiffres arabes à partir de l'Inde vers l'Occident. Durant tout le Moyen Âge, les civilisations arabo-musulmanes seront les plaques tournantes des savoirs mathématiques et astronomiques.

Les bases de la trigonométrie
d'après Abu Al-Wafa
Les Arabes n'ont pas seulement échangé des informations, ils ont aussi contribué grandement à l'histoire des mathématiques à travers de brillants mathématiciens.
Al-Khwarizmi ayant vécu au IXe siècle signe le premier traité d'algèbre (al jabr en arabe). En plus d'innovations en trigonométrie (avec l'usage du sinus) ou dans la résolution d'équations du second degré. Sa mémoire perdure avec le mot « algorithme », qui est dérivé de son nom.
Abu Al-Wafa, mathématicien perse du Xe siècle, illustre également les avancées scientifiques de cette époque. Il établit un nouveau concept en trigonométrie avec la tangente et aussi la sécante.
De nombreux autres mathématiciens viendront enrichir les savoirs disciplinaires notamment dans les résolutions d'équations de troisième degré avec Al Biruni (XIe siècle) ou des fractions décimales avec les calculs de π d'Al Kashi (XVe siècle).