Avant l'imprimerie, les livres, appelés manuscrits (qui signifie « écrits à la main »), étaient reproduits un par un grâce au long et patient travail des moines copistes. Ce processus rendait les livres très rares et chers.
C'est surtout la conception de caractères typographiques en métal, réutilisables et mobiles qui constituent le cœur de son invention. Cela permettait de composer des pages de texte beaucoup plus rapidement que de graver une planche de bois entière pour chaque page.
Gutenberg était orfèvre, un artisan qui travaille les métaux. Cette expertise dans le travail du métal, les alliages et la fabrication de moules a été essentielle pour concevoir les caractères mobiles en plomb, étain et antimoine.
Gutenberg n'a pas inventé la presse, mais il a perfectionné un outil qui existait déjà. Il a adapté le principe du pressoir à vin pour l'utiliser en imprimerie, afin d'appliquer une pression forte et uniforme sur le papier.
La xylographie est l'ancêtre de l'imprimerie. Elle consiste à graver une page entière (texte et image) sur une planche de bois, puis à l'encrer pour l'imprimer. Cette technique, connue en Asie bien avant, était très limitée et peu pratique pour imprimer des livres entiers.
Le premier grand projet de Gutenberg a été l'impression d'une Bible, dite « à quarante-deux lignes » ou Bible de Gutenberg. Environ 180 exemplaires ont été produits en trois ans, une performance extraordinaire pour l'époque.
Johann Fust était un riche homme d'affaires de Mayence qui a prêté à Gutenberg l'argent nécessaire pour développer son invention. En 1455, Fust intente un procès à Gutenberg qui ne peut le rembourser et perd son matériel et la gestion de l'atelier d'imprimerie.
Même s'il a perdu son atelier principal et son matériel au profit de Fust, Gutenberg a continué son œuvre d'imprimeur. Son ancien associé est devenu son concurrent, mais la révolution de l'imprimerie était déjà en marche.
L'essor de l'imprimerie a été fulgurant. Après les 15 millions de livres imprimés au XVe siècle, la production a explosé pour atteindre plus de 150 millions au XVIe siècle, transformant radicalement l'accès au savoir en Europe.
L'imprimerie a permis à des penseurs comme Martin Luther de diffuser massivement leurs idées, comme ses quatre-vingt-quinze thèses. Ses écrits ont été imprimés à des centaines de milliers d'exemplaires, propageant la Réforme à travers l'Europe.
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