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Actualité13:54Publié le 09/10/2023

La santé mentale

L'entre deux

Peur de l’avenir, phobie scolaire, éco-anxiété, troubles dépressifs... Quand la santé mentale se dérègle, elle révèle un mal-être profond. C'est pourtant important de le prendre au sérieux et de réagir. Mais sais-tu ce qu'il faut faire dans cette situation ? Auprès de qui chercher de l'aide ? Puisqu'on ne sait pas toujours comment réagir dans ces situations, Mickaël Worms-Ehrminger, docteur en santé publique et recherche clinique clarifie la notion de santé mentale, explique les différents indices à surveiller en cas de mal-être et les solutions qui existent. Il répond également aux questions d'étudiants lillois, réunis pour l'occasion, dans ce nouvel épisode de l’Entre deux, présenté par Alix Grousset.

Qu’est-ce que la santé mentale ? 

La santé mentale est un état de bien-être qui permet de s’épanouir, de réaliser des projets, de travailler, de surmonter les difficultés du quotidien... Pourtant aujourd’hui, selon Santé Publique France : 1,6 million des moins de 18 ans souffrent d’un mal-être profond qui peut être lié à une anxiété de l’avenir, une phobie scolaire ou encore de la dépression.

Quels sont les indicateurs révélateurs d’un mal-être ? 

Tout comme un changement dans l’alimentation, une baisse d’hygiène, d’activité physique, un isolement ou un sommeil perturbé peuvent être des indicateurs de fragilité de la santé mentale. Depuis la Covid, on assiste à une prise de conscience publique, qui aide à déculpabiliser. En effet, de plus en plus de personnes publiques reconnaissent avoir des failles, comme Stromae qui témoignait de son mal-être à la télévision. On a également noté une forte augmentation des appels au 3114, le numéro national de prévention du suicide.

« Une souffrance psychique vaut la même chose qu’une souffrance physique (...) si on a besoin d'aide, des professionnels sont là pour ça »

Mickaël Worms-Ehrminger

Docteur en santé publique et recherche clinique.

>> L’entre acte << 

L’artiste Pomme, dans ses chansons, tente de lever le tabou sur les troubles liés à la santé mentale. Pour elle, il faut prendre soin de soi, parler des maladies, sans utiliser les mots à la légère, car certains états sont liés à une vraie souffrance. De son vécu, c’est important de trouver des centres d’intérêts et d'aller là où on se sent valorisé, d’accepter de faire des choses qui ne sont pas nécessairement productives, de se faire plaisir.

 

Tu te reconnais dans cette situation de mal-être ?

Les conseils pour réagir :

  • Apprendre à reconnaitre ses émotions, apprendre à s’écouter. C’est un apprentissage qui ne va pas de soi, qui prend du temps, mais c'est nécessaire.

  • Rejoindre un groupe de parole, pour se sentir moins seul. Echanger sur un réseau social, dans le cadre d’une université, dans une association.
  • Ecrire pour mettre des mots sur ce qu'on ressent, qui peut servir par la suite avec un professionnel.

► Trois réflexes si tu es en souffrance :

  • le 3114, le numéro national de prévention du suicide ou le 0 800 235 236, le Fil santé jeunes.

  • la Nigthline : la ligne d’écoute gratuite pour les étudiants par des bénévoles étudiants, tous les soirs, de 21 h à 2h 30. Sur le site internet de Nigthline, tu peux aussi trouver un soutien psychologique gratuit près de chez toi.

Paris : 01. 88. 32. 12.32

Lyon : 04. 84. 30. 00 10

Lille : 03. 74. 21.  11. 11

Toulouse : 05. 82. 95. 10. 11

Saclay : 01.85.40.20. 10

Pays de la Loire : 02. 52. 60. 11. 12

  • le site internet Psycom pour t'informer et voir des témoignages sur la santé mentale.

Tu connais un proche dans une situation de mal-être ? 

Les conseils pour agir :

  • Avant tout, se demander de quoi on est capable. Un proche peut écouter, mais il ne doit pas se substituer au professionnel de santé, ni agir à la place de la personne concernée. Ce n’est pas le même rôle. 

  • Faire remarquer les conséquences d’un mal-être, sans brusquer, ni poser de question de manière directe. Laisser la parole s’exprimer si le besoin se ressent. 

  • On peut aussi proposer d’accompagner ou non, ne pas imposer ou juger. Ne pas insister.

Trois réflexes pour soutenir un proche :

  • Appeler le 3114, numéro national de prévention du suicide ou le Fil santé jeunes : 0 800 235 236.

  • Consulter Psycom, tu trouveras des infos pour sur le site national de la santé mentale : psycom.

  • Conseiller Nigthline : la ligne d’écoute gratuite pour les étudiants par des bénévoles étudiants, tous les soirs, de 21 h à 2h 30. Sur le site, tu peux aussi trouver un soutien psy gratuit près de chez toi.

Tous ces numéros sont gratuits, anonymes et confidentiels. 

Les questions du public 

  • Quel est votre avis sur l’efficacité des consultations en visio ? C’est positif, voire très positif ! Cela permet aux personnes isolées d’échanger. Aujourd'hui, on sait que les psychothérapies à distance ont la même efficacité que celles faites en présentiel. Ce qui importe, c’est l’alliance thérapeutique, que le patient et le thérapeute s’entendent. Avec la visio, c’est plus simple aussi de trouver celui qui correspond. 
  • Est-il possible de mettre en place des médiateurs en milieu scolaire pour réaliser de la prévention sur la santé mentale ? Des associations existent dans les universités, les personnes sont formées, font des interventions, des opérations de sensibilisation... La liste est sur le site de psycom.org 
  • Existe-t-il des solutions pour les lycéens et les étudiants qui souhaitent avoir un suivi psychologique sur le long terme ? L’accès au soin pour les étudiants est extrêmement difficile dans de grandes villes avec peu de médecins, cela reste cher. La téléconsultation fonctionne et est plus accessible financièrement. Depuis 2022, “Mon suivi psy” propose un abonnement avec 8 séances chez un psychologue, qui peut être prolongé. Les CMP : centres médicaux de suivi psychologique sont présents dans toutes les villes. Les lignes d’écoute peuvent réorienter vers des services en urgence.
  • Pourquoi relier le ventre, le cerveau, les émotions ? Existe-t-il un lien entre le système digestif et la santé mentale ? Depuis quelques années, l’étude du microbiote intestinal ont permis de faire des liens entre fonctionnement intestinal et maladies psychiatriques.  
  • Comment savoir si on a juste un coup de mou, ou si on est en dépression ? La déprime est un vague à l’âme temporaire, sans conséquence sur le quotidien. Ça va passer. La dépression est une vraie maladie, cela ne passe pas si on ne fait rien. C’est une question d’intensité, de durée avec des répercussions sur le quotidien. Notamment une rupture dans le fonctionnement : on n’arrive plus à travailler, à se déplacer, à faire ce qu’on aime, mais aussi se laver, dormir... Il y a un impact sur le corps et une souffrance réelle.

 ► Pour voir l’épisode de l'entre deux évoqué par Alix Grousset sur le suicide chez les jeunes.

Réalisateur : Adrien Benoliel

Producteur : Outsideur

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Publié le 09/10/23

Modifié le 09/10/23

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