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Les aires marines protégées
Tout sur ta merLa biodiversité des mers est en danger. Pour préserver les écosystèmes marins, des aires marines protégées sont créees dans le monde entier.
A quel point notre existence dépend-elle de la bonne santé de l’océan ?
L’Océan fournit plus de la moitié du dioxygène que l’on respire. Il est aussi une source de protéines animales pour près de 3 milliards de personnes. Sur la planète bleue, l'Océan occupe 70 % de la surface disponible et dans beaucoup d’endroits, la surpêche, les pollutions ou le trafic maritime mettent en péril l’incroyable richesse de la vie qu’il abrite.
Que désigne une aire marine protégée ?
Il existe des refuges pour la biodiversité marine, on les appelle les aires marines protégées ou AMP. Ce sont des zones dans lesquelles les ressources naturelles font l'objet d'une protection totale ou partielle. À l'intérieur d'une AMP, certaines activités sont limitées, voire interdites, comme la pêche ou l’extraction minière. Aujourd'hui, il existe plus de 17 000 aires marines protégées dans le monde. 11 000 font moins de 100 km2. Située dans la mer de Ross, en Antarctique, la plus grande AMP du monde mesure 1,6 million de km2, soit plus de 2 fois et demie la France. Dans l’océan Indien, on trouve la plus grande aire marine protégée française - et la 2e plus grande du monde -. Il s’agit de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises. Toutes ces aires représentent seulement 8 % de la surface de l’Océan.
Quel est le rôle des aires marines protégées ?
Les AMP sont principalement créées pour protéger des écosystèmes particuliers qui abritent une grande biodiversité : par exemple, les coraux dans les régions tropicales ou les herbiers de posidonie en Méditerranée. On crée aussi des AMP pour protéger des espèces qui ont l’habitude de se reproduire ou se nourrir dans une zone. Par exemple, le sanctuaire de Pelagos, situé entre la France et l'Italie, abrite notamment des mammifères marins comme des cachalots et des rorquals communs.
Limites des aires marines protégées
La protection des espèces et les activités humaines sont souvent difficilement conciliables. Dans les AMP, si les mammifères marins échappent aux filets dérivants interdits dans ces zones, ils sont toutefois dérangés et parfois percutés par les très nombreux navires dont la circulation reste autorisée. Pour qu’une aire marine protégée soit vraiment efficace, il faut qu’elle soit réellement protégée. Les activités humaines doivent y être très encadrées avec une surveillance pour éduquer ou sanctionner les mauvais comportements. En France, la plupart des AMP autorisent de nombreux usages en plus de la pêche, comme l’utilisation de jet-skis, la plongée sous-marine ou les croisières. Aujourd’hui, on estime que seulement 2,4 % des AMP dans le monde bénéficient d’une protection forte.
L'AMP du parc national des Calanques à Marseille
En Méditerranée, le parc national des Calanques, proche de Marseille, abrite une aire marine protégée grande comme 3 fois la surface de Paris. Il compte 7 zones de protection forte où la pêche est totalement interdite. C'est un hâvre de paix pour l'espèce du mérou brun. Dans les années 1980, ce poisson avait presque totalement disparu de la zone. Un an après la création de l’AMP, il y en avait 18. Six ans plus tard, on en comptait 62. Le retour du mérou brun, un super prédateur, en Méditerranée est un très bon signe ! Si le nombre de mérous augmente, cela signifie qu’il y a suffisamment à manger et que la population des autres espèces s'accroît aussi.
Zones de protection forte
Dans une zone de protection forte, les animaux qui ne sont peu ou pas pêchés vivent plus âgés, ils se reproduisent donc plus longtemps et pondent une plus grande quantité d'œufs qui deviennent des larves, puis des jeunes poissons. Cette abondance de nourriture attire d’autres poissons qui viennent s’y installer durablement. Lorsque la zone affiche complet, que la nourriture devient insuffisante, les poissons colonisent d’autres espaces en dehors de l’aire marine protégée. Les pêcheurs, habituellement contre la mise en place de ces zones de protection forte, sont ravis quand ils voient leurs filets se remplir à nouveau.
A retenir
L’UICN, l’union internationale pour la conservation de la nature, estime qu’il faudrait qu'un minimum de 30 % de la surface de l’Océan soit classée en aires marines protégées d’ici à 2030. La France protège déjà un peu plus de 30 % de ses eaux, surtout dans les Outre-mer. Mais il ne suffit pas de créer des zones protégées, il faut aussi que le niveau de protection soit élevé, ce qui exige des moyens financiers. Si ces conditions sont réunies, ce serait une excellente nouvelle pour les milliers d'espèces animales et végétales qui peuplent l’océan. Mais pas seulement pour elles : la survie de la biodiversité marine, c'est aussi la nôtre !
► Pour aller plus loin, découvrez le dossier Mers et océans : un enjeu mondial.
►► Et retrouvez tous les épisodes de la série Tout sur ta mer.
Réalisateur : Noëlie Pansiot
Auteur : Philippe Alleaume
Producteur : Gédéon Programmes, Nausicaa et Fondation Tara Océan
Année de copyright : 2022
Année de production : 2022
Année de diffusion : 2022
Publié le 07/11/22
Modifié le 23/11/22
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