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Les femmes dans la science
L'entre deuxGaspard G est au lycée Charlemagne, à Paris. Il reçoit Emmanuelle Galichet, enseignante et chercheuse en sciences et technologie nucléaire pour parler de la place des femmes dans la science.
C’est qui Emmanuelle Galichet ?
Emmanuelle Galichet est enseignante et chercheuse en Sciences et Technologies Nucléaires au Conservatoire national des arts et métiers. Elle a créé un diplôme d’ingénieur en apprentissage. Elle a un doctorat en physique nucléaire.
Pourquoi la place des femmes dans la science est un sujet d’actualité ?
L’humanité, c’est à peu près 50 % de femmes et d’hommes. On devrait donc retrouver dans tous les métiers ce genre de pourcentage. Dans les métiers scientifiques et techniques et en particulier dans le nucléaire, il y a moins de 30 % de filles, plus précisément 24 %.
Quelle est la place des femmes dans la science ?
En 2025, la science est partout, dans nos téléphones, nos médicaments, nos moyens de transport. Elle façonne notre quotidien. Mais derrière le mot « science », il y a surtout des chercheuses et des chercheurs, des personnes qui observent, expérimentent et font avancer nos connaissances. Pendant longtemps pourtant, les contributions des femmes ont été mises de côté, minimisées ou parfois même invisibles. Aujourd’hui encore, elles restent moins nombreuses dans certains domaines, comme les mathématiques, l’informatique ou l’ingénierie. Pas parce qu’elles sont moins douées mais parce que les stéréotypes continuent de peser. Alors pourquoi l’histoire de la science a-t-elle si peu retenu le nom des chercheuses ? Comment les choses évoluent-elles aujourd’hui ? Comment encourager plus de filles à se lancer dans la science ?
Quel est le pourcentage d’hommes et de femmes dans les laboratoires aujourd’hui ?
Il y a clairement plus d’hommes que de femmes. Il y a à peu près 29 % de jeunes filles dans les écoles d’ingénieurs. Dans les filières industrielles, on est plutôt autour de 25 %. Dans les laboratoires de recherche, ça dépend de la discipline. En médecine, on est à peu près à 50/50. Par contre, dans des laboratoires de recherche en électricité, en sciences nucléaires, en électrotechnique, en mécanique, on est largement en dessous des 20 %.
Avez-vous le sentiment qu’il y a une gentrification de certaines filières ?
En ce moment, il y a moins de différence de genres, moins d’influences pour les matières scientifiques et littéraires.
Merlin, 15 ans
Dès l’enfance on nous influence dans nos futurs métiers. Les jouets sont genrés. On offre aux garçons des choses pour devenir mécanicien, pompier, policier. Pour les filles, c’est les Barbie, s’occuper du bébé, travailler à la maison. C’est ce qui crée des inégalités dans les secteurs plus tard. C’est pour ça qu’on retrouve moins de femmes dans les laboratoires. C’est le résultat de notre éducation et de notre société.
Sara, 15 ans
On voit ça plus chez les grands-parents, les générations plus vieilles. Ma cousine par exemple, elle a eu un cadeau pour faire la cuisine, mais en réalité mon cousin l’adore autant qu’elle, voire plus. C’était quand même évident que c’était pour elle et pas pour lui.
Jeanne, 15 ans
Dans ma famille, j’ai deux cousines et une sœur qui ont pris des spécialités de sciences. Une qui a 20 ans et qui veut devenir ingénieure et une autre qui a 17 ans et qui veut faire médecine comme ma sœur.
Martin, 15 ans
Pourtant les études montrent bien que le cerveau de l’être humain n’est pas genré. Le talent n’existe pas. Et notre ADN n’est pas genré.
Emmanuelle Galichet, la recherche scientifique était-elle une vocation ?
Non, pas du tout. J’ai trouvé ma voie bien plus tard. Je voulais être danseuse quand j’étais petite. Mon père était scientifique. Cette image-là m’a permis d’aller au-delà de ce que l’école pensait que je pouvais faire. À un moment, les maths et la physique, c’était dur. J’avais cette âme de guerrière, plus que de danseuse. À l’université, j’ai rencontré la mécanique quantique et là, j’ai eu le déclic. La mécanique quantique, c’est la physique des probabilités, c’est la physique qui dit que rien n’est sûr. C’était une physique où les outils mathématiques étaient complètement différents de tout ce qu’on avait jusqu’à présent. Donc à ce moment-là, on était tous et toutes au même niveau. Je me suis mise à travailler parce que ça me passionnait, j’avais une curiosité incroyable. J’ai décroché une bourse de thèse et j’ai fait une carrière.
Qui sont Lise Meitner et Rosalind Franklin ?
Elles font partie de ces femmes scientifiques qui ont fait de très grandes découvertes. On parle de fission nucléaire ou de la structure de l’ADN. C’est majeur mais elles n’ont pas été citées dans les recherches et ce sont des hommes qui ont obtenu des prix Nobel à leur place. Cela porte un nom : l’effet Matilda.
C’est quoi l’effet Matilda ?
Ce sont des hommes qui ont brillé alors que le travail avait été fait par une chercheuse. Et ça existe encore aujourd’hui. Quand vous êtes dans une équipe masculine, très souvent ce sont les hommes qui vont être dans la lumière. Pour le projet Manhattan, en 1940-1941, les femmes n’étaient que bénévoles. Les contrats n’existaient pas pour les femmes. Beaucoup d’hommes sont patrons de thèse, patrons de labos. Prendre sa place dans un groupe, c’est très difficile pour les femmes et en particulier pour les jeunes.
Pourquoi Marie Curie est-elle la seule que l’on connaît ?
La raison est paramétrique. Marie Curie a eu deux prix Nobel, un en physique, un en chimie. Mais elle a été là à un moment un peu particulier de l’histoire de France, qui a fait que tout le monde avait besoin de ses recherches. Quand elle est arrivée aux États-Unis pour aller chercher son fameux gramme de radium, elle était une star. Aujourd’hui, il n’y a pas de scientifique qui fait déplacer 100 000 personnes. C’est le rôle des médias de mettre en avant les scientifiques, pour mettre en avant le progrès de notre société, pour l’égalité des chances entre les individus, pas seulement les femmes et les hommes. Il faut savoir que dans les métiers scientifiques et techniques, à haute valeur ajoutée, c'est 30 % de salaire en plus par rapport aux autres métiers.
Qu’est-ce qui est important dans son orientation ?
C’est de continuer à avoir des rêves, de continuer à être curieux. La curiosité, c’est fondamental. Les stages de 3e et de 2nde sont importants pour ça, pour aller découvrir tout ce qu’il se passe. Avec Internet maintenant, on peut aller voir plein d’industries, des sites, en réalité virtuelle, en 3D.
Quelle filière recrute le plus en ce moment dans le monde scientifique ?
Toutes les filières industrielles recrutent. Elles ont vraiment besoin de nouveaux salariés. Dans les dix prochaines années, toutes les grandes filières industrielles : le nucléaire, la défense, l’aéronautique, les services électriques, le ferroviaire auront besoin de 100 000 personnes. On se rend compte en France qu’on forme 3 fois plus dans les écoles de commerce que dans les écoles d’ingénieurs et aujourd’hui, on a vu une diminution du nombre d’inscriptions en école d’ingénieur de plus de 11 % en moins d’une année à l’autre. Il y a énormément d’offres et pas assez de candidats. Pourtant, dans les métiers scientifiques et techniques, vous n’êtes jamais au chômage.
Quels conseils donner aux jeunes femmes qui veulent s’engager dans la science ?
Si elles ne sont pas encore conscientes qu’elles veulent s’engager, il faut qu’elles le fassent. La science, c’est la liberté intellectuelle. Dans ce monde, la science, c’est un endroit où on peut rêver, où on peut avoir des idées. C’est un endroit où on peut trouver du collectif. Travailler en groupe, c’est ce qu’il y a de plus beau. On est meilleur d’ailleurs en collectif qu’en individuel. La démarche scientifique est d’une puissance intellectuelle incroyable.
Réalisateur : Adrien Benoliel
Producteur : Outsideur
Année de copyright : 2025
Année de production : 2025
Publié le 03/10/25
Modifié le 03/10/25
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