icu.next-video

Contenu proposé par

France Télévisions

Regarde cette vidéo et gagne facilement jusqu'à 15 Lumniz en te connectant !

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.

->   En savoir plus
Humanités, littérature et philosophie30:25Publié le 22/06/2020

Parole et pensée

Les cours Lumni - Lycée

Les mots dont nous disposons pour parler façonnent-ils nos manières de penser ? Dans ce cours, le professeur de philosophie Florian poursuit la réflexion sur les pouvoirs de la parole, après s'être penché sur la question : que peut la parole ?

Le contrôle de la pensée par les mots : la propagande d’état

Sous le régime stalinien, des blagues circulaient à propos des mots utilisés par le régime pour cacher la vérité des faits. On constate donc qu’il existe une pensée critique antérieure au pouvoir que l’état exerce par les mots.

Une antériorité chronologique : on pense à ce qu’on va dire avant de le dire.

Une antériorité logique : La pensée est première aux mots, elle est la condition d’utilisation des mots. Une fois que la pensée est élaborée, les mots peuvent être choisis pour l’exprimer.

Les mots du pouvoir peuvent indiquer ce que l'on doit penser mais il reste une réserve qui est l’intériorité de l’individu. Cette intériorité permet d’échapper à la pensée du pouvoir par le contrôle des mots.

George Orwell, 1984 : Le contrôle de la pensée par le novlangue

Dans l'histoire, nous remarquons trois types de commandement totalitaires. Le dernier est celui de George Orwell dans son roman dystopique : 1984.

Le despotisme classique : inquisition, monarchie. Le mot d’ordre est : « tu ne dois pas ».

L’objectif est d’empêcher les actions publique non souhaitées par le régime, donc les pensées dissidentes privées se diffusent et se transmettent encore facilement.

Le totalitarisme : nazisme, stalinisme. Le mot d’ordre est « Tu dois ».

L’objectif est d’empêcher les actions publique non souhaitées par le régime et susciter l’adhésion envers les idéaux du régime. Les pensées dissidentes sont donc moins nombreuses.

L’angsoc dans 1984. Le mot d’ordre est « Tu es ».

L’objectif est d’empêcher les actions publique non souhaitées par le régime, susciter l’adhésion envers les idéaux du régime et intérioriser le commandement. La grande idée est d’abolir la distance entre le régime extérieur et l’intériorité de l’individu. L’individu est le régime. Il réalise les actions du régime de sa propre volonté.

Cependant, il n’y a aucun accès direct à l’intériorité des individus. On ne peut pas être sûr des intentions. Il n’est pas possible de vérifier la conformité des pensées avec les idéaux du régime.

 

Dans 1984, le régime affirme : « nous allons vous vider de vous-même pour vous remplir de nous-même ». Ainsi, la newspeak ou novlangue remplace la langue naturelle pour mieux maitriser les pensées. Elle est présentée comme la langue idéale, vidée de toute nuances pour empêcher les dissidences  et exprimer seulement les idées du régime.

Tous les mots à caractères politiques et philosophiques sont réduits à un seul terme : le crimepensée. Il est tout bonnement impossible d’en parler et donc de les penser car ils n’existent tout simplement pas. Le novlangue opère son point politique le plus important : rendre impossible à élaborer et exprimer une pensée contraire au régime.

 

En conclusion, préserver la diversité linguistique c’est préserver notre capacité à exprimer des nuances, inscrire de nouvelles pensées et assurer leur pérennité.

Réalisateur : Didier Fraisse

Producteur : france tv studio

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Année de diffusion : 2020

Publié le 22/06/20

Modifié le 04/07/23

Ce contenu est proposé par