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Actualité04:00Publié le 18/03/2021

Les banlieues, espaces de création culturelle

Décod'actu

Trop souvent associés aux émeutes, au trafic illégal ou encore à la pauvreté les quartiers dits « difficiles » des banlieues françaises souffrent d’une image négative. Pourtant, ces territoires sont des lieux de création artistique d’une grande richesse.

Le hip-hop à la conquête de la planète

Par exemple, la culture hip-hop s’est développée à la périphérie des centres économiques et culturels dans des quartiers « sensibles ». Née dans les projects, les HLM du Bronx, dans les années 1970, elle a traversé l’Atlantique et a trouvé un écho dans les banlieues françaises au début des années 1980.

Le fleuron de la culture hip-hop est le rap. Ce genre musical est aujourd’hui le plus écouté au monde.

Et la culture hip-hop ne se résume pas au rap. La danse hip-hop a elle aussi conquis la planète. On retrouve ses figures non seulement dans les clips, mais aussi à l’opéra, par le biais de la danse contemporaine, avec la chorégraphe et danseuse classique Marie-Claude Pietragalla notamment.

Les galeries d'art exposent les graffitis

Le graff, pratique artistique qui est encore aujourd’hui lourdement réprimée par les forces de l’ordre, fait lui le bonheur des galeristes. Des artistes contemporains parmi les plus célèbres ont commencé dans la rue – Basquiat, Keith Haring, André en France – ou y sont restés, comme Banksy ou le photographe français JR.

La langue française s'enrichit de nouveaux mots

L’explosion du rap sur la scène française au cours des années 1980 et 1990 a eu une autre conséquence immédiate. Celle de largement diffuser un lexique nouveau, l’argot de la banlieue.

Ce langage va être largement adapté en France, au-delà des frontières des banlieues. Il est composé essentiellement à base de verlan        – même si ce n’est pas une invention de la banlieue – et d’un champ lexical comportant un grand nombre de mots empruntés à plusieurs des cultures présentes dans les cités et quartiers populaires de France.

Les exemples sont innombrables. Le verbe kiffer – je kiffe, j’aime - est construit à partir du substantif arabe kif qui signifie plaisir. Le nom dawa, vient de l’arabe classique el ḍawa, signifiant provocation. Enfin Babtou, verlan de toubab, et qui est utilisé pour signifier « Français de souche », correspond à l’arabe tabīb, savant, et à l’arabe maghrébin algérien ṭbib, sorcier.

La culture en banlieue, un enjeu politique majeur

Le développement culturel dans les quartiers en difficulté est aussi un enjeu politique majeur. Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, plusieurs tentatives de décentralisation culturelle ont été mises en place. Leurs objectifs : faciliter l’accès à la culture pour tous avec le déploiement de centres d’arts dramatiques et de maisons de la culture sur tout le territoire français, y compris dans les banlieues ou les quartiers populaires.

Beaucoup de théâtres ont aussi ouvert leurs portes en banlieue. Dans le même temps, les manifestations culturelles se multiplient à l’initiative des associations et des collectivités locales.

Les expériences ne sont cependant pas toujours des succès. Malgré la politique de décentralisation, l’accès à la culture dite « savante » - comme la peinture, l’opéra ou le théâtre - reste moins importante dans les quartiers en difficulté que dans les centres économiques. 

Certaines initiatives augurent néanmoins d’un avenir plus réjouissant. Par exemple l’école Kourtrajmé, fondé par Ladj Ly, le réalisateur des Misérables, César du meilleur film en 2020. Cette école de cinéma gratuite est ouverte à tous, sans condition de diplôme. Elle forme à tous les métiers du cinéma.

Et comme un symbole, elle est située à Montfermeil, en banlieue à parisienne, là où les émeutes de 2005 avaient explosé.

Réalisateur : Maxime Chappet

Auteur : Arnaud Aubry

Producteur : France Télévisions

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Année de diffusion : 2020

Publié le 18/03/21

Modifié le 04/04/23

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