Voltaire et Louis XV à l'époque des Lumières

Au siècle des Lumières, l’écrivain français Voltaire vit en Angleterre. Il y découvre une société en pleine effervescence et une forme de monarchie parlementaire en construction. Ce royaume dans lequel le roi n’a pas tous les pouvoirs fait réfléchir l’auteur. Il pourrait être un modèle d’évolution pour la France et sa monarchie absolue. Encore faudrait-il convaincre le roi Louis XV…

Voltaire, défenseur de la littérature d’idées

En 1728, à Londres, Voltaire, jusqu’alors auteur de théâtre et de poésie, décide de se lancer dans un nouvel exercice d’écriture : l’essai. Il rédige l’ouvrage Les lettres philosophiques dans lequel il décrit le modèle britannique. De retour en France, Voltaire peaufine son manuscrit durant plusieurs années avant de le publier enfin en 1734. Son livre fait scandale. L’ouvrage est condamné par le Parlement de Paris, une des cours de justice en charge de la censure. La raison ? En faisant l’éloge de l’Angleterre, Voltaire dénonce ce qui ne va pas en France. La censure du livre crée l’émoi dans le pays. Car cette condamnation envoie un signal fort de répression à celles et ceux qui s’intéressent aux idées nouvelles.

Voltaire et Madame du Châtelet, couple emblématique des Lumières

Menacé d’arrestation, Voltaire quitte Paris et se réfugie en province chez sa maîtresse, Madame du Châtelet, un esprit libre comme lui. Figure féminine emblématique du siècle des Lumières, Émilie du Châtelet est une grande scientifique, autrice de théories de mathématiques et de physique. Elle est spécialiste des travaux révolutionnaires du Britannique Isaac Newton sur la gravitation. Au cours du XVIII^e siècle, les sciences prennent une ampleur jamais atteinte. Les scientifiques cherchent à expliquer les origines et le fonctionnement du monde en dehors de Dieu et de l’église.

Voltaire et Louis XV : un rapport tendu et intéressé

Pour Voltaire, Madame du Châtelet s’avère une alliée précieuse. Elle a ses entrées à la cour et peut l’aider à se rapprocher du roi. Un travail de longue haleine car Louis XV déteste l’insolence de Voltaire. En 1745, après plusieurs tentatives de Madame du Châtelet, le roi accepte enfin sa requête : il admet Voltaire à la cour de Versailles. Entre les deux hommes, c’est une relation tendue et intéressée qui s’installe. Voltaire critique le souverain mais, en même temps, le courtise afin d’être reconnu comme l’auteur du siècle. De son côté, le monarque a besoin d’un auteur pour écrire l’histoire du royaume. Il charge l’écrivain des Lumières et s’offre ainsi les services de l’une des plus grandes plumes du pays.

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