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Actualité26:39Publié le 18/04/2022

La rumeur

L'entre deux

Polémique, ragots, médisances… Seules 14 % des rumeurs seraient vraies, selon une étude réalisée en 2020. Pourtant, elles continuent de se répandre depuis plus d’un siècle. Pourquoi ? Décryptage avec Pascal Froissart, professeur au Celsa (Sorbonne), spécialiste des rumeurs et des fake news.

D’où vient le concept de rumeur ?

La définition du mot « rumeur » est floue. Le terme peut désigner un récit à l’origine inconnue dit à une personne ou la circulation de ce récit. Pouvant être positive ou négatif, la rumeur est aujourd’hui souvent associée à quelque chose de négative et dangereux.

Le phénomène de rumeur a toujours existé, mais l’étude de ce phénomène ne s’est faite qu’à partir du début du XXe siècle avec les travaux du psychologue allemand William Stern. Par la suite, la rumeur est devenue un phénomène médiatique. Les journalistes ont été les premiers à s’emparer de ce sujet pour y lutter et ainsi y jouer un rôle important.

Comment stopper la rumeur ?

Pour stopper une rumeur, les journalistes ont opté pour la lutte contre la fausse information en créant le « fact checking » (vérification des faits) dans les années 1940 aux Etats-Unis. Mais cette technique journalistique n’arrête pas les rumeurs, bien au contraire. Pour Pascal Froissart, c’est même le meilleur moyen de la diffuser.

D’autres, en particulier des Etats, ont opté pour la lutte contre la circulation de la rumeur. Mais pour Pascal Froissart, il y a là le risque de porter atteinte à la liberté d'expression, comme c’est le cas en Chine. Selon Pascal Froissart, on ne sait donc pas arrêter une rumeur à ce jour.

Comment réagir à la rumeur ?

Mais alors, que faire lorsqu’on est victime de rumeur, notamment sur les réseaux sociaux ? Pour Pascal Froissart, il n’existe pas de bonnes manières d’agir. Mais il propose quelques pistes d’actions à titre individuel :

  • Chercher de l’aide (parents, autorités, amis) : « Même si le stress engendre un sentiment de solitude, on n’est jamais tout seul », rassure Pascal Froissart. D’un point de vue juridique, la loi de 1881, article 27 sur la diffusion de fausses nouvelles, inflige une peine de 45 000 euros d’amende.
  • Eteindre son téléphone et avoir une vraie réflexion autour de la notion de déconnexion.
  • Prendre du recul et garder son calme, car « il faut avoir en tête que lorsqu’on est victime de rumeur, on est concentré sur le mauvais et cela peut rendre paranoïaque. Pourtant, une rumeur n’est pas toujours négative en réalité. », explique Pascal Froissart.

Réalisateur : Adrien Benoliel

Producteur : Outsideur

Année de copyright : 2021

Publié le 18/04/22

Modifié le 27/09/22

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