Le bonheur

Depuis quelque temps, Kamel se sent déprimé. Pour lui changer les idées, sa meilleure amie lui propose alors d’aller faire les soldes. Qui n’a pas eu ce réflexe ?

La consommation structure notre société : économie, publicité, réseaux sociaux, et même notre vie intérieure. On a tous l’impression qu’acheter nous procure du plaisir, et participe ainsi à notre bonheur. Mais, le plaisir est-il le socle du bonheur ?

Distinguer bonheur et plaisir

Qu’est-ce que le bonheur ? Dans l’Antiquité grecque puis latine, être heureux est l’un des buts de la philosophie. Mais plus les philosophes essaient de le définir (Aristote, Sénèque, Epicure, etc.), plus ils s’aperçoivent que c’est difficile : n’est-ce pas un idéal imaginaire ?

Certains vont en conclure qu’on ne peut mesurer le bonheur qu’en observant nos sensations. Ainsi est née la doctrine de l’hédonisme qui pose que la seule voie d'accès au bonheur est le plaisir. Jusqu'à Aristote qui affirme « tout le monde estime que la vie heureuse est agréable, attendu qu'on unit la notion de plaisir à celle de bonheur, et l'on a parfaitement raison ».

Voilà ce que le shopping peut apporter à Kamel : un petit plaisir.

Mais dans La Vie heureuse, Sénèque nous met en garde : «  Le plaisir arrivé à son plus haut point s'évanouit. Après un premier élan, le plaisir se flétrit ». Autrement dit, le plaisir nous donne une illusion de bonheur de bien courte durée.

Alors qu’on recherche un bonheur durable, le plaisir est éphémère. Bonheur et plaisir semblent bien devoir être distingués, peut-être même opposés. On peut avoir beaucoup de plaisirs sans être heureux : l'alcool donne du plaisir à Kamel, mais il sait que les lendemains de soirées ne sont pas synonymes de bonheur durable...

Une étude récente autour de la « surconsommation » explique qu’elle est une illusion. Posséder un objet ne procure qu’une satisfaction à court terme. Le phénomène psychologique est celui de l’adaptation hédonique : plus on achète, plus on a de petits plaisirs, plus on cherche à en avoir davantage. Cela agit comme une drogue. Après avoir acheté un vêtement ou un jeu vidéo, non seulement la déprime revient, mais elle peut même être plus forte. Cela ne va pas forcément aider Kamel…

Où trouver le bonheur ?

Au lieu de rechercher le bonheur du côté d’une satisfaction, la philosophie nous propose de le rechercher du côté de la signification.  Non pas en exclure tous les plaisirs, mais privilégier ceux qui nous donnent du sens. Dans l’Antiquité, on appelait ça la « vie vertueuse », qu’en est-il aujourd’hui ?

💡 Philosopher, c'est peut-être chercher le bonheur au bon endroit ? 

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