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Actualité13:05Publié le 05/12/2022

Le handicap

L'entre deux

En France, 12 millions de personnes sont reconnues administrativement handicapées. Mais ce chiffre est à affiner par les nombreuses différences de handicap : moteur, mental, sensoriel. L’invité d’Alix Grousset, Gildas Brégain, docteur en histoire contemporaine, détaille pour nous la situation actuelle dans l'Hexagone. Il éclaire les notions de « handicap invisible », d’accessibilité, d’inclusion... Son constat démontre qu’on est encore loin de pouvoir accueillir toutes les situations de handicap dans la vie quotidienne !

L’écart entre l’administratif et la perception des personnes handicapées

  • Les frontières restent parfois floues : les sourds sont considérés comme handicapés d’un point de vue administratif, car privés d’un des cinq sens, mais ne se considèrent pas comme tels. En effet, ils revendiquent une culture et une langue bien à eux. 
  • Le « handicap invisible » : reconnu administrativement, ce type de handicap rend la vie au quotidien complexe pour ceux et celles qui en sont atteints, mais ne se voit pas. Il concerne 70 à 80 % des personnes handicapées. Ce sont des cas de diabète, des troubles « dys », de spondylarthrite ankylosante, d’endométriose, de troubles psychiques...

Quel est le degré d’inclusion des personnes handicapées dans notre société ?

Parler d’inclusion est ambitieux. Il faudrait que tous les enfants soient vraiment intégrés, ce qui serait possible, s'il y avait une réforme du système éducatif et du marché de l’emploi. L'inclusion veut dire que tous puissent vivre dans des conditions ordinaires. Or, plus de 80 000 enfants sont scolarisés dans des institutions spécialisées et de nombreux adultes sont dans des environnements spécialisés comme l’ESAT, l’Etablissement et Services d’Aide par le Travail. Mais les travailleurs des ESAT ne sont pas considérés comme les autres travailleurs : le salaire est inférieur au Smic, le droit de grève n'existe pas et ils ne peuvent pas se syndiquer.

Deux lois font avancer les droits des personnes en situation de handicap

En France, dans certaines communes, depuis les lois de 1975 et 2005, des aménagements rendent la voirie, les transports, les espaces publics, plus accessible aux personnes atteintes de handicap, mais c’est bien insuffisant. Il faut préciser qu’il n'existe pas de sanctions prévues à proprement parler et rien n’oblige les organismes et les collectivités à se conformer à la loi.

Inclusion ou inclusivité, quelle est la différence ? 

  • L’inclusion est l’objectif de la société pour permettre aux personnes handicapées de vivre une vie citoyenne ordinaire.  
  • L’inclusivité est l’ensemble des moyens pour y arriver. Ainsi à l'école, les classes des ULIS, les Unités Localisées d’Inclusion Scolaire, proposent un dispositif double avec d'une part l'accueil des enfants handicapés dans des classes spécifiques et d'autre part leur intégration quelques heures par semaine dans des classes ordinaires. Pour parler d’inclusion, il faudrait se donner les moyens, multiplier les accompagnants et modifier la structure éducative pour diminuer le nombre d’élèves. Ainsi, les enfants atteints de handicap pourraient avoir un enseignement adapté, tout en restant dans leur classe.

Le sport, une image positive du handicap ?

Oui, avec 32 356 licences en Handisport dans l'Hexagone, l’image des personnes atteintes de handicap est fortement portée par le sport. Cependant, une sous-représentation perdure dans d'autres domaines et se manifeste par une discrimination en politique, dans les médias... D’après le CSA, en 2020, la part des personnes en situation de handicap sur nos écrans ne dépassait pas 0,6 %. Aujourd'hui, seulement 3 députés sur 577 sont en situation de handicap.

Violence et discrimination à l’encontre des personnes handicapées

  • Le capacitisme ou le validisme. On emploie ce terme en cas de discrimination, contre des personnes considérées comme inférieures, du fait de leur handicap. Cela concerne par exemple le refus de faire des aménagements spécifiques ou d'avoir un comportement excluant (ex : professeur n’interrogeant jamais un élève handicapé...).
  • Des quotas d’emploi à la baisse. Beaucoup d'entreprises privées préfèrent payer des pénalités que d'engager des personnes handicapées, d’après les statistiques actuelles les embauches ne représentent que 3 % dans le secteur privé. Il faudrait que les pouvoirs publics augmentent le montant de ces pénalités et remontent le quota obligatoire. Pour rappel, en 1924, le quota était de 10 % et de 6 % en 1980.
  • Comment œuvrer pour plus d’inclusion ?Accepter la différence, pour ne pas limiter les personnes à leur handicap : ce sont des citoyens à part entière, avec des aspirations professionnelles, personnelles et politiques. Pour faire avancer l’accessibilité, on peut aussi faire pression sur l’entreprise, l’université, la mairie...

Questions du public

> Quel conseil donner aux entreprises pour l’intégration d’un salarié en situation de handicap ? Le mieux est d'interroger la personne concernée pour rendre son poste de travail accessible. On peut également faire appel à un ergothérapeute, un expert spécialisé dans l’adaptation du poste de travail.

> Doit-on mettre en place une prise en charge psychologique automatique pour la famille, proches et accompagnants de la personne en situation de handicap ? Oui, car ils sont concernés, mais dans l'absolu, la politique devrait pouvoir s’emparer des revendications des personnes handicapées pour transformer le regard de chacun, de chacune et de toute la société.

► Continue avec la vidéo sur le handicap : 4 jeunes en parlent, avec Calie.

Réalisateur : Adrien Benoliel

Producteur : Outsideur

Année de copyright : 2022

Publié le 05/12/22

Modifié le 05/12/22

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