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Les suffragettes, à la conquête des urnes, partie 2
Points de repèresAprès plus d’un demi-siècle, la lutte pour le droit de vote des femmes s’essouffle. Certaines d’entre elles, regroupées dans le mouvement des suffragettes, vont alors tenter d’obtenir gain de cause via la désobéissance civile. La Première Guerre mondiale qui éclate peu après va montrer les failles du système électoral britannique, et permettre sa refonte. Une occasion rêvée pour les femmes de faire enfin entendre leur voix.
La naissance des suffragettes
Au début du XXe siècle, le mouvement en faveur du droit de votes des femmes s’essouffle. Et ce, malgré les efforts des suffragistes auxquels l’opposition répond que la majorité des femmes ne veulent pas de ce droit. En 1903, plusieurs membres de la National Union of Women’s Suffrage Societies, quittent l’organisation, déçus, et fondent la Women’s Social and Political Union, la WSPU. Un groupe dirigé par Emmeline Pankhurst, qui préfère les actes à la parole. Bien que partageant un objectif commun, ce mouvement se distingue des suffragistes de par sa stratégie. Et pour les en différencier, ses membres acquièrent rapidement le surnom de suffragettes.
Les suffragettes, de désobéissance civile à actions violentes
Les suffragettes font parler d’elles dès 1905, lors de l’arrestation musclée de deux militantes récalcitrantes par la police. Le mouvement va ensuite s’intensifier, menant parfois des actions violentes et des manifestations, comme la Mud March du 9 février 1907 qui rassemble 3 000 femmes sous une pluie battante. Certaines décident de ne plus payer leurs impôts, vu qu’elles ne sont pas considérées comme des citoyennes. Les arrestations se multiplient. En 1909, les prisonnières entament une grève de la faim, mais sont nourries de force. Le 18 novembre 1910, lors d’une journée restée célèbre sous le nom de Black Friday, une manifestation de la WSPU est violemment réprimée par les autorités. 119 personnes sont arrêtées, de nombreuses autres sont blessées, des femmes sont victimes d’attouchements et l’une d’elles mourra de ses blessures.
En réaction, certaines suffragettes optent pour des actions plus radicales. C’est la désobéissance civile, qui désigne le refus d’obéir à un Etat en raison de lois que l’on estime injustes. Des méthodes utilisées par exemple par Martin Luther King et Gandhi. Mais la violence de la WSPU lui fait perdre le soutien populaire dont elle bénéficiait. L’organisation bascule dans la clandestinité alors que ses dirigeantes sont en prison ou en exil. Une situation tendue qui atteint son paroxysme le 4 juin 1913, lors de la course hippique de l’Epsom Derby, où l’activiste Emily Davison meurt en venant se placer devant le cheval du roi en plein milieu de la course.
Le tournant de la Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale, qui éclate en 1914, interrompt pour un temps les tensions internes qui secouent la Grande-Bretagne. Les prisonnières sont graciées, et les femmes remplacent dans les usines les 2 millions d’hommes partis sur le front. La société réalise qu’elles sont tout aussi capables que les hommes pour des tâches auparavant vues comme masculines. Mais le sujet du suffrage revient au premier plan lors du retour des soldats, qui ont risqué leur vie pour leur pays, mais qui ne peuvent plus voter. Et ce, à cause d’une des conditions d’accès au droit de vote, qui impose d’avoir résidé sur le sol britannique les douze derniers mois précédant une élection. La refonte nécessaire de ce système imparfait est l’occasion rêvée pour les suffragistes, mais rencontre encore une forte opposition.
C’est finalement grâce à l’arrivée au pouvoir de David Lloyd Georges, favorable au droit de vote des femmes, que le projet va être ajouté à la proposition de loi. Le Representation of the People Act est voté le 6 février 1918, permettant à plus de 8 millions de femmes d’être inscrites sur les listes électorales. Cependant, les femmes de moins de trente ans et non-propriétaires en sont encore exclues. Le droit de vote sera étendu à toutes les femmes dix ans plus tard, faisant de chacune d’elles une citoyenne.
La longue marche vers l’équité entre les sexes
Le Royaume-Uni est le huitième pays à permettre aux femmes de voter, le premier étant la Nouvelle-Zélande en 1893. Mais dans d’autres Etats, elles devront encore patienter, comme en France, où elles obtiendront le droit de vote à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en 1944, ou jusqu’à 2015 pour l’Arabie Saoudite. C’est une étape fondamentale sur le long chemin qui mène à l’égalité des sexes, mais la route est encore longue.
La révolution sexuelle, qui prend place dans les années 1960 et 1970, marque une nouvelle avancée, cette fois davantage liée aux droits privés. Le choix de se marier ou non, de sa sexualité, ou d’avoir des enfants, par exemple. Ce débat est devenu celui du féminisme dans les années 1980, que certains voient aujourd’hui comme inutile. Toutefois, le statut des femmes est encore inférieur à celui des hommes sur de nombreux points, même dans les démocraties les plus tolérantes. Le combat n’est pas terminé pour parvenir à une parfaite équité entre les femmes et les hommes, qui doit être le véritable objectif. Car l’égalité, c’est donner la même chose à tous sans distinction, alors que l’équité prend en compte les différences de chacun (sexe, couleur de peau…). C’est donner plus à ceux qui ont moins, pour que tout le monde ait les mêmes chances.
Réalisateur : Pierre Lergenmüller
Auteur : Pierre Lergenmüller
Producteur : MAD Films, Triarii Prod, Les Films de la Butte, Arte GEIE
Année de copyright : 2017
Année de production : 2017
Publié le 27/10/22
Modifié le 01/10/24
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