Vous avez dit fake news ?
Décod'actuC'est la nouvelle expression à la mode : « fake news » ! Popularisée par Donald Trump, on l'utilise un peu à tort et à travers pour signifier fausses informations, rumeurs, complots ou mensonges purs et simples ! A l'heure de la guerre de l'information sur les réseaux sociaux, prenons 3 minutes pour faire le point.
Qu'est-ce qu'une "fake news" ?
A la base, l’expression "fake news" s'applique à des sites parodiques, types Le Gorafi, ou The Onion aux Etats-Unis. Très vite, les "fake news" vont désigner ces fausses informations diffusées par des sites qui se donnent l'apparence d'un vrai journal, avec ses codes, sa présentation. L'objectif est double : faire du clic quand ce sont des sites purement commerciaux... et pour les sites militants, comme Breibart aux Etats-Unis, un des sites de l'alt-right, la fachosphère américaine, l'objectif est la propagande et la manipulation en partageant… des fausses informations :
comme la « nouvelle » que le pape avait apporté son soutien à Donald Trump !
Du côté Français, la "fake news" qui a fait le tour de la toile, c'est celle partagée par la fachosphère qui prétendait qu'Alain Juppé, renommé Ali pour l'occasion, serait coupable de compromission avec l'islam intégriste. Comme dirait Donald Trump : FAKE !
Mais ce n'est pas fini ! Les "fake news" ont même pris un nouveau sens ! Trump, ou Florian Philippot, le vice-président du FN, désignent sous le nom de "fake news" toutes les informations qui ne correspondent pas à leur vision du monde.
Quels sont les dangers des "fake news" ?
Le phénomène "fake news", si on peut l'appeler ainsi, montre en fait la tentative par Trump ou par le FN en France, de « discréditer les médias traditionnels et de les mettre en équivalence avec des sites qui sont engagés dans un combat politique », comme l'explique Nicolas Kaciaf, sociologue des médias à Sciences Po Lille.
Mais, la manipulation politique, ça n'est pas si nouveau que ça ! Même Périclès, le leader de l'Athènes antique, a dû y faire face.
Mais ce qui a changé, c’est le contexte, technologique notamment. Depuis 20 ans, on assiste à une démultiplication des sources et des fabricants de l'information. Avec le web, les blogs et surtout les réseaux sociaux, chacun peut être son propre média ! Mais aussi n’importe qui. Ainsi, les journalistes ont perdu leur monopole de producteur de l'information. À cela s’ajoute le fait que les réseaux sociaux, via les retweets et les partages, accélèrent la circulation de l’information et amplifient sa propagation, agissant comme une caisse de résonance !
Quelles sont les solutions imaginées par les médias français pour luttre contre les "fake news" ?
Face à cette avalanche de fausses informations, des solutions sont en cours d'élaboration. Huit médias français, dont Le Monde, l'AFP, BFM TV ou encore Libération, ont décidé de collaborer avec Facebook pour réduire la présence endémique de fausses informations sur le réseau social. Des équipes de fact-checkers de ces médias vérifient depuis février 2017 la validité de liens qui sont signalés par les utilisateurs de Facebook. Si le lien est effectivement une "fake news", c'est mentionné sur le réseau social par le biais d'une phrase d'alerte..
Mais le travail repose aussi sur les épaules des citoyens, qu'ils soient passionnés d'informations ou lecteurs lambda. Il y a quelques réflexes de base à acquérir pour ne pas tomber dans le piège des "fake news". En premier lieu, toujours vérifier la fiabilité de la source de l'information. Lire l'article en entier et ne pas se contenter du titre… essayer de déterminer si l'on a affaire à un média reconnu ou à organe militant. En bref, toujours garder un esprit critique, et les yeux bien ouverts !
Réalisateur : Maxime Chappet
Producteur : Corner Prod
Année de copyright : 2017
Année de production : 2017
Année de diffusion : 2017
Publié le 26/04/17
Modifié le 04/04/23