Arcimboldo était-il à la mode ?

Faire un visage avec des fruits et des légumes, il fallait y penser ! Le peintre italien Arcimboldo l’a fait au XVI^e siècle. Après des années d’oubli, ses toiles connaissent une seconde jeunesse au début du XX^e siècle, quand les surréalistes découvrent qu’on ne les avait pas attendus pour procéder au collage et au détournement esthétique. Décryptage du travail de ce Surréaliste avant l'heure avec Adèle Van Reeth.

Arcimboldo, peintre des Habsbourg à Vienne

Le peintre milanais Giuseppe Arcimboldo (1526-1593) est le portraitiste officiel de la famille des Habsbourg du Saint-Empire romain germanique. Son inventivité hors pair séduit l’empereur Ferdinand 1^er. Il faut dire qu'à la Renaissance, Arcimboldo n’est pas le premier à jouer avec les codes en vigueur. Dans les carnets de son maître, Léonard de Vinci, on trouve déjà des croquis fantastiques qui mêlent l’être humain à la faune et à la flore. De même, l'œuvre d'Arcimboldo est conforme au maniérisme (courant artistique qui se développe en Italie, à la fin de la Renaissance) : dans les cabinets des princes, on trouve des singularités de la nature qui pouvaient faire peur. Enfin, la mode est aux allégories. Quoi de plus logique alors pour le jeune artiste que de laisser libre cours à sa créativité et de laisser éclater un style pictural qui réponde à tous ces critères ?

« Les Quatre Saisons » de Giuseppe Arcimboldo

Dans ses « têtes composées », chaque portrait a pour mission de représenter l’une des quatre saisons. Le résultat est à la fois une caricature, si on la considère sous l’angle du portrait d’un empereur ; et une allégorie, si l’on y voit la meilleure façon de représenter le temps qui passe, saison après saison. Cette œuvre rencontre un succès immédiat : à la cour, l’engouement est considérable. Arcimboldo est même nommé conseiller artistique à la cour de l’empereur !

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