Mayotte, la petite dernière

Née de la réunion de deux volcans dans l'Océan indien, Mayotte est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, et d’une trentaine de petites îles, dont Mtsamboro, Mbouzi et Bandrélé. Le tout entouré d’un des plus grands et des plus profonds lagons coralliens du monde.

Située entre l’Afrique et Madagascar, Mayotte est appelée « l'île aux parfums » pour sa culture de fleurs odorantes : l’ylang-ylang et la vanille, et sa biodiversité exceptionnelle.

Quand Mayotte est-elle devenue française ?

En 2011, elle est devenue le 101e département de France. Ce qui en fait la petite dernière, même si elle est française depuis 1841.

La France l’a achetée au sultan Andriantsouli pour obtenir une position stratégique sur les routes commerciales reliant l'Europe à l'Orient.

Après la Seconde guerre mondiale, Mayotte et les autres îles de l’archipel des Comores, également françaises, ne s’entendent pas sur la question de l’indépendance. Et après deux référendums, ils se séparent : Anjouan, Grande Comore et Mohéli forment l’État comorien. Mayotte, elle, reste française.

Mais pour l’État comorien, Mayotte fait partie de son territoire. Et l'ONU a condamné plus de vingt fois la France pour violation de l’unité nationale comorienne.

Un département convoité par les pays voisins

Depuis, les relations sont tendues surtout sur la question del’immigration illégale. Car le PIB par habitant de Mayotte est plus de dix fois supérieure à celui de ses voisins.

Le département est convoité. Seulement 70 kilomètres séparent Anjouan de Mayotte. Un bras de mer surnommé le « plus grand cimetière marin du monde », qu’empruntent les kwassa-kwassa, des embarcations utilisées pour faire passer les clandestins.

Le phénomène est tel que la France réalise chaque année entre 18 000 et 22 000 reconduites à la frontière.

Résultat : près d’un Mahorais sur deux est de nationalité étrangère. Non seulement l’immigration est importante, mais en plus, les natifs de Mayotte quittent l’île.

Sans compter que le nombre de naissances atteint des records. La maternité de Mamoudzou est surnommée « la plus grande maternité de France », voire d’Europe. Sept bébés sur dix sont nés d’une mère comorienne. Elles viennent là dans l’espoir que leur enfant obtienne la nationalité française. En effet, un enfant né sur le sol français est Français. Sauf à Mayotte où le droit du sol est limité depuis 2018.

La population majoritairement musulmane

Autres particularités : près de 95 % de la population est de religion musulmane et même si le français est la seule langue officielle, les Mahorais parlent beaucoup le shimaoré ou le kibushi.

Mayotte est le département le plus pauvre : 84 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Et le département ne compte qu’un emploi pour trois adultes. Les conditions de logement sont difficiles : les maisons en tôle constituent près de quatre logements sur dix. Des difficultés telles que les Mahorais ont manifesté à plusieurs reprises pour obtenir plus d'égalité avec l’hexagone.

Un nouveau volcan qui fragilise le pays

À tous ces problèmes s’ajoute un danger nouveau et inattendu, qui plonge les Mahorais dans l’inquiétude.

Entre mai 2018 et février 2019, la terre a tremblé plus de 1600 fois. Et en mai 2019, on découvre pourquoi : un immense volcan sous-marin est né à 50 km à l'est de l'île à 3 500 m de profondeur. Il fait 800 mètres de haut, soit plus de deux fois la tour Eiffel, avec 4 à 5  kilomètres de diamètre.

Ce volcan est tellement grand que l’île s’est affaissée de 15 cm et s’est déplacée de 20 cm. Il est donc sous haute surveillance. Les maisons en tôle, concentrées sur les côtes, et leurs habitants, se trouvent maintenant davantage menacés par l’élévation générale du niveau de la mer, et de possibles tsunamis.

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