Géopolitique de l'intelligence artificielle : enjeux et rivalités mondiales

L’intelligence artificielle est devenue un sujet géopolitique à part entière. Et un nouveau facteur de compétition et d’affrontement entre États. Comment les pays rivalisent-ils ? Géopoliticus fait le point pour toi 👇.

Comment les pays développent-ils l'IA ?

Pour développer l’intelligence artificielle, les États doivent être en mesure de :

•  Former des talents et d’en attirer. Les États-Unis, la Chine, et l’Union européenne forment ainsi plus des trois quarts des principaux chercheurs en IA. Il est aussi nécessaire que ces États mènent des politiques qui favorisent l’innovation et la création d’entreprises innovantes. On note une large domination des États-Unis en nombre de start-up spécialisées en IA.
• Posséder des technologies et infrastructures de pointe, et en l’occurrence des capacités de stockage et de calcul pour traiter les données numériques, véritables matières premières de l’IA.

Rivalité entre les États-Unis et la Chine dans la course à l'IA

En matière d'IA, les États-Unis et la Chine dominent et cherchent à rivaliser. Leurs géants du numérique ont la force de frappe financière pour créer leurs propres centres de recherche, attirer les meilleurs talents et disposer d’infrastructures de stockage et de calculs. Pour développer de telles infrastructures, il faut des puces électroniques. Aujourd’hui, le marché des semi-conducteurs largement dominé par Taïwan, fait l’objet de toutes les concurrences ; tout comme le contrôle et l’exploitation des matières premières qui les composent, comme le silicium ou les terres rares, dont la production est largement dominée par la Chine. L’IA devient donc l’un des nombreux terrains d’affrontement entre Pékin et Washington, bien que les États-Unis conservent une importante avance. Mais ils ne sont pas les seuls dans cette course à l’IA.

Quelle place tient l'IA dans le reste du monde ?

Plusieurs dizaines d’autres États ont mis en œuvre des stratégies.

• L’Union européenne dispose, par exemple, de qualités indéniables, notamment dans la formation scientifique. Mais elle n’a pas d’entreprises ou d’infrastructures comparables à celles des États-Unis ou de la Chine. Elle risque de n’être qu’un marché où s’affrontent entreprises américaines et chinoises.
• La Russie a, depuis longtemps, perçu l’importance stratégique de l’IA. Mais elle est affectée par la guerre en Ukraine et la fuite de nombreux talents du secteur. Et elle dépend de la Chine pour de nombreuses technologies.
• Au Proche-Orient, Israël se distingue depuis longtemps dans le domaine des nouvelles technologies. Mais les Émirats arabes unis ou l’Arabie saoudite tentent désormais de se placer sur le créneau de l’IA par des investissements massifs.
• Les États d’Amérique latine ou d’Afrique disposent de capacités plus faibles et apparaissent également comme des terres de conquête pour les géants du numérique.

La dimension stratégique de l’intelligence artificielle apparaît enfin dans ses usages militaires et sécuritaires, ce qui rend la maîtrise de tels outils d’autant plus cruciaux du point de vue de la puissance des États.

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