Russie : un pays en crise

D’après le président russe Vladimir Poutine, la Russie se porte au mieux... Une position qu'il affiche de discours en déclarations, et malgré plus de trois ans d’une guerre meurtrière après son invasion de l’Ukraine voisine. La réalité est beaucoup plus nuancée... On te décrypte la situation du pays dans Géopoliticus 👇.

Sanctions internationales contre la Russie

Depuis 2014 et le début des opérations russes en Crimée et dans le Donbass ukrainien, Moscou fait face à une multiplication des sanctions adoptées par les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés les plus proches, comme le Japon ou l’Australie.  Leur nombre a explosé après l’invasion générale de 2022. Les sanctions visent directement l’économie de la Russie et les membres du régime : les dirigeants, les entreprises d’État, les armées, l’industrie militaire et, surtout, la production d’énergie. Avant l’invasion de l’Ukraine en 2022, la Russie exportait son gaz et son pétrole principalement vers l’Europe. Depuis, la Russie a progressivement réorienté sa fourniture d’énergie vers les immenses marchés que représentet l’Inde et la Chine. Résultat : Moscou tire aujourd’hui presque autant de recettes de l’énergie qu’avant la guerre. L’économie russe est également portée par la production massive d’armes dans ses usines, qui dope son produit intérieur brut et sa croissance.

Récession économique en Russie

En dehors de l’industrie de l’armement, les différents secteurs de l’économie sont en récession. Le taux d’inflation, qui montre la perte de pouvoir d’achat des Russes, ne cesse de grimper. Les niveaux d’imposition explosent, tandis que les dépenses sociales chutent. La part du budget consacrée à l’éducation ou à la santé, par exemple, baisse. L'âge de la retraite est repoussé. En résumé : les Russes paient toujours plus, pour moins de services et moins de soins. L’ensemble de l’économie souffre d’une raréfaction de la main d’œuvre. Le nombre estimé de Russes tués et blessés en Ukraine se compte en centaines de milliers. Une bonne partie des travailleurs qualifiés restants sont obligés de servir l’industrie de l’armement. Il ne reste donc plus grand monde pour faire autre chose.

Chute démographique, criminalité et opposition politique passées sous silence

Si, à cause du manque de liberté en Russie, les chiffres réels sont difficiles à obtenir, les signes de morosité sont pourtant nombreux. Le taux de natalité, historiquement fragile, continue de chuter dramatiquement. Le nombre des opposants politiques retenus en prison a été multiplié par quinze en dix ans, franchissant la barre des 2 000 fin 2024. Les vétérans de cette guerre, enfin, peinent à se réinsérer et partout à travers le pays, le niveau de criminalité augmente.

► « La situation dans son ensemble est stable », se félicitait Vladimir Poutine, fin 2024. La réalité est pourtant bien éloignée de l’optimisme affiché.

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