Héritage et mémoire des politiques d'intégration en Europe : le cas de la France

<meta charset="utf-8" />Les politiques d’intégration en Europe ont un passé commun : l’empire colonial du XIXe siècle. Explications avec Stéphanie Couderc-Morandeau, docteure en philosophie et ingénieure d’Etudes. 

La politique d’« assimilation coloniale »

« Plus les hommes seront éclairés, plus il seront libres », cette citation du philosophe Voltaire, résume la politique d’assimilation mise en place par la France. Cette méthode est au cœur de la politique coloniale française dans les colonies. Pour devenir un citoyen à part entière, Les colonisés doivent s’intégrer dans la société en adoptant les codes du colonisateur. Cette acculturation imposée qui passe par

l 'apprentissage de la langue, l’adhésion au système éducatif français a pour but l’effacement et l’abandon de leur identité au profit de la culture du colonisateur. 

Quelle est la conséquence sur les sociétés actuelles ?

« Nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française, notamment par une connaissance suffisante, selon sa condition, de la langue, de l'histoire, de la culture et de la société françaises, dont le niveau et les modalités d'évaluation sont fixés par décret en Conseil d'Etat, et des droits et devoirs conférés par la nationalité française ainsi que par l'adhésion aux principes et aux valeurs essentiels de la République ». De nos jours, comme le montre l'article 21-24 du code civil, le terme d' assimilation est toujours employé dans le cadre juridique, en effet, pour accéder à la citoyenneté, l’étranger doit adhérer aux valeurs françaises. Ces politiques d’assimilation ont des conséquences sur les processus d’intégration dans les sociétés actuelles car ils se nourrissent des concepts du passé.