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Arts04:19Publié le 28/06/2018

Jean-Auguste-Dominique Ingres : Un classique de son temps

Décod'art

Qui est Jean-Auguste-Dominique Ingres ? 

Ingres est un peintre né le 29 août 1780 à Montauban. Son père, Joseph Ingres, est peintre et sculpteur. Le fils dessine et peint dès le plus jeune âge. Ses prédispositions, évidentes, l'amènent naturellement à suivre les cours de l'Académie des Beaux-Arts de Toulouse. Un grand destin est lancé.

D'abord très influencé par le peintre David, qui a imposé à toute l'Europe la théorie du « beau idéal », Ingres voue au classicisme un véritable culte. Mais il s'éloigne progressivement du corset de règles prônées par David. 
En 1801, il remporte le prix de Rome, le plus prestigieux des concours de peinture. Grâce à cette bourse, il part pour l'Italie en 1806. C'est une révélation. Il redécouvre, de visu, la peinture de Raphaël et celle de tous les peintres de la Renaissance italienne. Il faut garder en tête qu'à l'époque, il n'avait eu accès en France qu'à des gravures reproduisant ces chefs-d'œuvre. Il étudie et peint beaucoup de nus durant cette période.
Son caractère intransigeant lui permet de persévérer malgré les critiques. La clarté de son dessin et la netteté naturelle de ses compositions subliment les idées très arrêtées qu'il entretient sur l'idéal classique. Chez Ingres, c'est la limpidité du style qui éblouit.

La ligne juste

À la recherche de « la ligne juste », il dessine ses tableaux avant de les peindre. En 1808, il peint La Baigneuse dite « Baigneuse Valpinçon ». Il a 28 ans. Vue de dos, une femme coiffée d'un turban revient du bain. Les lignes droites des tentures soulignent par contraste les lignes courbes du corps nu. L'ossature de la baigneuse est noyée dans les rebonds discrets d'une chair qui semble d'un seul tenant. L'exotisme de la scène avait beau correspondre aux goûts de l'époque, le tableau fut critiqué, considéré comme trop froid, trop cérébral. Sa grâce nous semble maintenant évidente. Ingres reprendra dans plusieurs tableaux exactement cette même figure de femme de dos, à la fois pudique et sensuelle.
Son mécène, Charles Marcotte d'Argenteuil, lui permet de traverser des années difficiles durant lesquelles le succès se fait attendre. Puis c'est le temps de la consécration.

Représentant du style néoclassique

En 1835, il est nommé directeur de l'Académie de France à Rome. En 1855, il est élevé au grade de Grand Officier de la Légion d'honneur. Les commandes affluent. 
Alors qu'il avait commencé sa carrière en peignant des sujets mythologiques ou orientalistes, il se consacre à des portraits réalistes de grands bourgeois qui, tous, veulent être peints par lui. C'est qu'il ne bâcle rien. Sa virtuosité dans le rendu des étoffes, velours, satin, voiles et bijoux, reste toujours au service de la figure de son modèle. De là l'incroyable présence des visages, la profondeur de leurs expressions, qui est toujours mise en valeur.
Ces tableaux de commandes sont, de nos jours, les plus appréciés des spécialistes, qui y voient plus qu'une galerie de portraits. Ils sont le miroir de la société bourgeoise de son temps. Ils rendent compte de l'omniprésence des arts décoratifs au XIXe siècle, au travers aussi bien des vêtements que des objets ou des intérieurs reproduits dans ses tableaux. Ils sont le témoignage magnifié d'un art de vivre, mais ils sont surtout habités de mélancolie, d'ennui, de noblesse, de fraîcheur, de mille expressions humaines intemporelles.
Ingres a atteint le beau idéal qu'il visait avec des tableaux dont les sujets obéissaient aux impératifs de l'art classique. Mais c'est en peignant ses contemporains, les hommes et les femmes qui l'entouraient, tels qu'ils étaient, chez eux, qu'il a réussi le pari impossible de fonder un nouveau classicisme avec la matière que lui fournissait son époque. 


Jean-Auguste-Dominique Ingres meurt le 14 janvier 1867 à Paris. Non loin de lui figurait le violon avec lequel il a joué toute sa vie quand il ne peignait pas, celui-là même qui, indispensable, donna naissance à l'expression « un violon d'Ingres ».

Réalisateur : Valentine Dubois

Auteur : Mark Molk

Producteur : Corner Prod, France Télévisions

Année de copyright : 2017

Année de production : 2017

Publié le 28/06/18

Modifié le 02/03/23

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