L'enlèvement de Ben Bella empêche la paix en Algérie

Le 22 octobre 1956, l’armée française détourne l’avion de cinq responsables du FLN vers Alger. Parmi eux se trouve Ahmed Ben Bella, chef historique du Front de libération nationale et futur premier président de la République algérienne. 

Le contexte de l'année 1956

Juillet 1956. Après les nombreux attentats qui visent les Européens d’Algérie, le chef du gouvernement français, Guy Mollet, comprend que la répression ne suffira pas à régler la crise algérienne. Il tente alors de négocier avec les dirigeants du FLN. Des contacts se nouent entre la France et le groupe d'indépendantistes. Des réunions secrètes se tiennent à Rome. Le roi du Maroc, Mohamed V, propose sa médiation entre la France et les Algériens. Et pour cela, il entreprend l'organisation d'une conférence maghrébine en octobre 1956. Ben Bella et les autres délégués du FLN y sont attendus, mais n'arriveront jamais à destination...

L'Enlèvement de Ben Bella

Au dernier moment, l’avion des cinq membres du FLN est détourné vers Alger. Parmi eux se trouve Ahmed Ben Bella, le chef historique du Front national de Libération et futur premier président de la République algérienne. Les cinq nationalistes sont arrêtés, menottés et exposés devant les caméras du monde entier, comme des prises de guerre exceptionnelles. 

La rupture des négociations avec la France

Les militaires français prennent seuls cette décision de piraterie aérienne qui entache le processus de paix négocié en secret en Italie. « L’affaire de l’avion a été faite par un groupe de l’armée française. Nous étions à peu près arrivés aux accords d’Evian. Tout était préparé pour que la guerre se termine ». D’après un témoignage audio d’Ahmed Ben Bella, la guerre d'Algérie aurait pu se terminer six ans plus tôt, en 1956, sans cette opération qui rompt définitivement la discussion entre les nationalistes et la France.