audio - Colonialisme : le réveil des mémoires en Europe

Black Lives Matter, les décès successifs d’Afro-Américains tués par la police ou encore la question du déboulonnage des statues…dans le podcast, Accents d’Europe, Léa-Lisa Westerhoff et ses invités reviennent sur ces événements, à l'origine d'un sursaut mémoriel en Europe.

Le problème du "Life in the UK Test"

Dans une lettre ouverte de juillet 2020, 600 historiens s’insurgent pour la révision du test « Life in the UK Test » ( Le test de la vie au Royaume-Uni), que doivent passer les étrangers pour obtenir la nationalité britannique. Pour eux, ce test, en plus du manuel pour le préparer, comporterait des erreurs historiques, voire une version idyllique de la colonisation, du rôle de la Grande-Bretagne dans l’esclavage et son abolition. « Puisque je connais l’histoire au-delà du manuel, je ne voudrais pas répondre à certaines questions…ensuite, les esclaves n’ont pas été libérés en 1833 ou même en 1834. Ils étaient forcés de rester "travailler" pour leurs désormais « anciens propriétaires ». Claire Midgley fait partie des 600 historiens cosignataires de la pétition envoyée au ministère de l’Intérieur britannique pour revoir le livre officiel « Life in the UK Test ». Pour elle, ce test donne l’impression que l’Empire britannique a décidé d’abolir l’esclavage par « bonté d’âme », sans mentionner les rébellions indépendantistes et la répression violente du système colonial.

Une vision offensante de l’histoire

« C’est très aliénant d’être obligé d’accepter une interprétation du passé qui ne correspond pas du tout à son vécu ». En effet, ce test instauré au début des années 2000 par le gouvernement de Tony Blair, présenté de manière unilatérale, est aussi la première introduction à la culture et l’histoire britannique pour les étrangers des anciennes colonies qui, connaissant leur passé familial, peuvent se sentir heurtés par cette histoire qu’ils savent incorrecte.