1956 : hostilités autour du canal de Suez

« La pauvreté n’est pas une honte. La honte c’est l’exploitation des peuples. Nous reprenons nos droits, le canal est la propriété de l'Egypte ». Avec cette phrase prononcée le 26 juillet 1956, Gamal Abdel Nasser, tout juste arrivé au pouvoir en Egypte, annonce la nationalisation du canal de Suez et le début d'une crise majeure qui secoue le monde, en pleine guerre froide.

La situation avant la crise de Suez

Inauguré en 1869, le canal de Suez en Egypte est une rivière qui relie la mer Méditerranée à la mer Rouge. Ce point stratégique pour le transport pétrolier génère d'importantes recettes pour la société franco-britannique chargée de sa gestion, sans que le peuple égyptien puisse en bénéficier.

France, Grande-Bretagne et Israël : l'alliance contre l'Égypte

En novembre 1956, quelques mois après la nationalisation du canal de Suez, une alliance française, britannique et israélienne attaque l’Égypte. Les objectifs de cette coalition ? Déstabiliser le régime de Nasser et reprendre le contrôle financier du canal. Mais, à peine quelques heures après le début de l'opération, la Grande-Bretagne et la France reçoivent l’ordre d’arrêter les hostilités, car l'URSS menace l'alliance tripartite de représailles nucléaires. Aux Etats-Unis, le président Eisenhower refuse de prendre part au conflit et exige le retrait immédiat des troupes occidentales.

L'humiliation des anciennes puissances coloniales

Sous la pression du monde entier, les parachutistes français retournent en Algérie, d'où ils étaient venus, pour reprendre leur lutte contre le Front de libération nationale. Grâce à cette victoire, Gamal Abdel Nasser devient le chef de file des pays arabes et de la décolonisation. Après le départ des Français, Nasser fait couler 40 navires dans le canal de Suez, le rendant impraticable pendant des mois et coupant 90% de l'offre en carburant. En quelques jours, la France n'a plus d'essence, les usines s'arrêtent. Cette crise marque la fin de l'influence des anciennes puissances coloniales, au profit des deux nouvelles puissances nucléaires que sont les Etats-Unis et l'URSS.