icu.next-video

Contenu proposé par

France Télévisions

Regarde cette vidéo et gagne facilement jusqu'à 15 Lumniz en te connectant !

Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.

->   En savoir plus
Histoire12:50Publié le 27/10/2022

Aral, une mer pour du coton, partie 1

Points de repères

Au milieu du XXe siècle, l’URSS se lance dans une production effrénée pour combler son retard économique sur le bloc occidental. La région de l’Asie centrale se voit contrainte de produire de plus en plus de coton. Cela va se faire au détriment de la nature, et plus particulièrement de la mer d’Aral, un lac salé qui disparaîtra presque totalement en seulement un demi-siècle.

La mer d’Aral, source d’un conflit pour l’eau

L’eau recouvre 71% de la surface de la Terre. Mais seulement 2,5% de cette eau n’est pas salée, dont la majorité est prisonnière des glaciers et des calottes polaires. La quantité d’eau accessible et consommable par tous les êtres vivants n’est donc que de 0,5%. Cette quantité semble faible, mais devrait pourtant être suffisante. Le problème vient de l’inégalité des répartitions des réserves d’eau douce, nappes phréatiques, fleuves et rivières, sur notre planète. 9 pays se partagent ainsi 60% des réserves mondiales, qui sont parfois situées sur plusieurs pays simultanément, comme le Nil, qui traverse 8 pays.

Ces dernières années, avec le réchauffement climatique et l’explosion démographique, l’accès à l’eau douce est devenu un enjeu majeur des relations internationales. Il peut être à l’origine de tensions entre différents pays, comme dans la région de la mer d’Aral, en Asie centrale. Malgré son nom, il s’agit en fait d’un lac d’eau salé, formé il y a 10 000 ans, alimenté par deux fleuves, le Syr-Daria et l’Amou-Daria. L’évaporation y est très forte, car il est très peu profond. Il n’était initialement pas un lac salé, mais l’est devenu au fil des millénaires.

Le coton au détriment de l’eau

Au début des années 1950, à l'aube de la Guerre Froide, l’Union soviétique lance un vaste programme pour rattraper son retard économique sur les puissances capitalistes occidentales. La production devient très intensive et est régionalisée, chaque région devenant en charge d’un domaine précis. C’est la collectivisation. Pour y parvenir, de grands plans d’aménagement du territoire et de rationalisation des ressources sont mis en place.

Le coton est produit dans la vallée de Fergana, en Asie centrale. Les champs, rassemblés en sovkhozes, les fermes d’Etat, se multiplient jusqu’à s’étaler sur cinq républiques soviétiques. Une quantité énorme d’engrais et de pesticides est utilisée pour améliorer la production, qui va augmenter de 1 200% en 70 ans, passant de quelques centaines de milliers de tonnes à 9 millions de tonnes. Afin d’irriguer cette région aride, les dirigeants de l’URSS font construire dans les années 1950 de grands canaux, qui vont prélever des millions de mètres cubes d’eau sur le Syr-Daria et l’Amou-Daria. Mais ils savaient pertinemment que cela allait provoquer, à terme, la disparition de la mer d’Aral, dont la superficie moyenne était de 67 000 kilomètres carrés au début des années 1940.

La disparition de la mer d’Aral

Mais cette irrigation intensive des champs de coton entraîne une salinisation des sols, qui s’appauvrissent et deviennent stériles, forçant les soviétiques à trouver de nouveaux champs. Ils décident de construire des barrages et des canaux d’irrigation plus grands, capables d’apporter plus d’eau, comme le canal du Karakoum, d’une longueur de 1 375 kilomètres. Ce dernier peut transporter jusqu’à 11 kilomètres cubes d’eau par an à travers le désert, depuis l’Amou-Daria jusqu’à la mer Caspienne. Toutefois, il en perd jusqu’à 30% en raison de sa mauvaise qualité de construction. L’Amou-Daria et le Syr-Daria voient ainsi une part de plus en plus importante de leur eau être détournée, et arrivent dans la mer d’Aral avec un débit fortement réduit. Son niveau va ainsi diminuer de 20 centimètres par an en moyenne entre 1960 et 1970, puis de 50 centimètres dans la décennie suivante.

En 1975, le port d’Aralsk est obligé de fermer, car complètement privé d’eau. Les puits sont à sec et les bateaux s’échouent. Les sols deviennent toujours plus stériles, poussant les agriculteurs à augmenter les quantités d’engrais et de pesticides. A partir de 1980, le niveau de la mer d’Aral chute de 80 centimètres par an. L’Union soviétique songe alors à réalimenter le lac en détournant d’autres fleuves de Sibérie, et fait creuser des canaux de navigation dans le fond de la mer pour que les bateaux puissent naviguer. Mais le niveau continue de baisser, jusqu’à atteindre un niveau critique vers 1987. La mer d’Aral est désormais divisée en deux, avec une petite au nord et une grande au sud.

► Découvrez la deuxième partie d'Aral, une mer pour du coton.

Réalisateur : Pierre Lergenmüller

Nom de l'auteur : Pierre Lergenmüller

Producteur : MAD Films, Triarii Prod, Les Films de la Butte, Arte GEIE

Année de copyright : 2017

Année de production : 2017

Publié le 27/10/22

Modifié le 10/01/23

Ce contenu est proposé par