Cuba, bras de fer nucléaire, partie 1

En 1962, les Etats-unis s'opposent à la prise de pouvoir de Fidel Castro et décrètent un embargo contre Cuba. C'est ainsi que les Soviétiques viennent en aide au peuple cubain. Cette position stratégique permet à l’URSS de placer ses missiles à moins de 150 kilomètres des côtes américaines, pour l’une des armes les plus destructrices jamais inventées : le missile balistique nucléaire.

La situation avant la révolution cubaine

Ancienne colonie espagnole, l’île de Cuba obtient son indépendance en 1898, mais tombe rapidement sous la tutelle de son imposant voisin : les Etats-Unis. Dès lors, une succession de dictateurs obtiennent l’appui des Américains, en échange d’avantages commerciaux. En 1952, le colonel Fulgencio Batista, proche des milieux mafieux, prend le pouvoir suite à un coup d’Etat. Après avoir quintuplé son salaire, Batista suspend la constitution, rétablit la peine de mort et interdit le droit de grève. Sur l’île, seule la corruption augmente plus vite que la pauvreté. Face à ce système oppressif, la révolution du peuple cubain est inévitable.

• Le 2 décembre 1956, Fidel Castro débarque à Cuba avec 81 partisans. Rapidement, l’élan révolutionnaire prend plus d’ampleur et devient une guerre civile.
• Le 1^er janvier 1959, le colonel Batista prend la fuite.
• Arrivé au pouvoir, Fidel Castro met en place son programme politique : promotion de l’éducation et de la santé, droit de vote, égalité homme-femme et la nationalisation des entreprises américaines, qui deviennent cubaines.
• Le 3 février 1962, en réponse à la nationalisation des entreprises, les Etats-Unis décrètent un embargo commercial et coupent les relations diplomatiques avec l’île. Cette sanction économique a pour but d'isoler Cuba et de mettre l'île en situation de pénurie.

Cuba : un champ de bataille inespéré pour l'URSS

Le bloc communiste et le bloc capitaliste reposent sur des systèmes opposés et incompatibles. Dans cette bataille idéologique, chacun des camps essaie de rallier les pays, de gré ou de force. Les deux puissances, pourtant alliées à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ne s’affrontent jamais directement, mais seulement par pays interposés. La crise des missiles de Cuba est l'occasion pour Nikita Khrouchtchev d’affirmer la superpuissance de l’Union-soviétique, face aux Etats-Unis.

La crise des missiles

Le 17 avril 1961, 1400 exilés cubains, entrainés par la CIA, débarquent à Cuba, dans la baie des cochons. Cette invasion est un désastre, car le peuple cubain ne se soulève pas. L’échec de cette mission est une nouvelle humiliation pour la CIA, qui depuis des années tente sans succès de renverser le régime de Fidel Castro. Au contraire, chaque sabotage ou acte de terrorisme de la part des Etats-unis rapproche Cuba de l’Union soviétique.

• Fin 1961, les Etats-Unis installent en Turquie 15 missiles balistiques, tournés vers l’Union Soviétique.
• En réponse à ces menaces, Castro et Khrouchtchev installent en mai 1962, des missiles sur l’île de Cuba, en raison d’une éventuelle invasion américaine.
• Début juillet 1962, Khrouchtchev donne son feu vert pour l'opération secrète Anadyr, qui consiste en l'envoi de 50 000 soldats, des bombardiers, quatre sous-marins et 36 missiles balistiques à têtes nucléaires.
• Le 8 septembre 1962, les premiers missiles atteignent l'île de Cuba.
• Le 14 octobre 1962, un avion de l’US Air force repèrent des pièces qui semblent être celle de bombardiers. Les Etats-Unis sont alors persuadés que les Soviétiques acheminent des armes nucléaires. La tension monte d'un cran entre les deux superpuissances.

► Découvrez la deuxième partie de la vidéo avec : Cuba, bras de fer nucléaire, partie 2.