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Histoire04:08Publié le 03/03/2021

Le Japon peut-il se défendre avec son armée ?

Géopoliticus

Battu à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon est occupé par les États-Unis jusqu'en 1952, date à laquelle il redevient indépendant. Dès la fin de la guerre, le pays est démilitarisé.

1946, interdiction d'avoir une armée

En 1946, les Américains leur imposent une nouvelle constitution qui lui interdit d’avoir une armée.

Mais le pacte entre la Chine et l’URSS de 1950 est perçu comme une menace par le Japon, ce qui le conduit très vite à un réarmement avec l’aide américaine. Peu à peu, des forces militaires se reconstituent. Les dirigeants du pays estiment que la renonciation à la guerre ne signifie pas l’abandon du droit à l’autodéfense.

Les États-Unis et le Japon signent en 1951 un premier traité de sécurité : les Américains protègent le Japon en cas d’attaque extérieure, tandis que les Japonais se concentrent sur la défense de leur territoire ou les catastrophes naturelles.  

1954, création des Forces d'autodéfense

Plusieurs bases américaines sont déployées dans le pays et, en 1954, les Forces d’autodéfense sont créées. Elles comptent au départ 146 000 hommes.

Après 1954, les Forces d’autodéfense continuent de se développer, mais avec des contraintes fortes : interdiction de posséder des armes nucléaires, budget militaire bloqué à 1 % du PIB, impossibilité d’intervenir à l’étranger et d’aider un allié.

Mais le Japon va petit-à-petit s’affranchir de ces règles. À partir des années 1980, on assiste à un tournant. Le premier ministre Yasuhiro Nakasone souhaite que le Japon joue un plus grand rôle international. Les États-Unis, eux, font pression pour que Tokyo développe sa propre défense.

En 1990, pendant la première guerre du Golfe, le Japon est critiqué sur le plan international parce qu’il n’apporte qu’un soutien financier, sans participer aux opérations militaires.

1992, le Japon réalise une opération de maintien de la paix

Dès 1992, le pays change sa loi et pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, réalise au Cambodge une opération de maintien de la paix.

Dans les années 2000, le Japon assure des missions de soutien aux Américains en Irak et au large de l’Afghanistan. Mais il n’envoie toujours pas de soldats combattre à l’étranger. 

2015, une coopération militaire de plus en plus importante avec une armée ultra-moderne

Le premier ministre japonais Shinzo Abe relance le budget militaire et modifie l’interprétation de la constitution, ce qui entraîne en 2015, une nouvelle loi qui autorise le pays à aider un allié si celui-ci est attaqué.

Le Japon accroît sa coopération militaire avec les États-Unis, mais aussi avec de nouveaux alliés, comme l’Inde ou l’Australie.

Les Forces d’autodéfense deviennent donc une armée importante. Son budget est maintenant plus élevé que celui de l’armée française, et elle compte 250 000 hommes. Elle est ultramoderne, très bien équipée et de moins en moins défensive.

En 2020, elle s’équipe de porte-avions : une première depuis 1945.

Aujourd’hui, l’armée japonaise est puissante. Mais ce n’est pour autant pas le signe d’une volonté de conquête militaire : la société reste attachée au pacifisme constitutionnel. Il s’agit plutôt pour le Japon de s’affirmer sur la scène internationale et régionale, comme la grande puissance qu’il est. 

 

Pour aller plus loin

  • Asia Focus, Collection d’analyses proposées par l’IRIS sous la direction de Barthélémy Courmont et Emmanuel Lincot.
  • Contributions d'Edouard Pflimlin, chercheur associé à l’IRIS, spécialiste du Japon
  • La Géopolitque de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2020)

Réalisateur : Maxime Chappet

Auteur : Edouard Pflimlin

Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS

Année de copyright : 2020

Année de production : 2020

Publié le 03/03/21

Modifié le 30/12/22

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