« Le Soulier de satin » de Paul Claudel

Sais-tu quelle pièce de théâtre est la plus longue du répertoire ? C'est Le soulier de satin de Paul Claudel. Neuf heures de représentation !

Le chef-d'œuvre de Paul Claudel

Le soulier de satin de Paul Claudel est sans doute la plus ambitieuse de toutes les entreprises jamais tentées au théâtre. Neuf heures de représentation dans sa version intégrale, 70 personnages entraînés dans un tourbillon d’intrigues et de rebondissements. On prête à Sacha Guitry ces propos-là, à l’issue des neuf heures : « Heureusement qu’il n’y a pas la paire ». Mais le texte est là et on doit le reconnaître, c’est le chef-d’œuvre de Paul Claudel.

C'est quoi l'histoire ?

C’est l’histoire d’une brûlante passion entre une femme mariée, très pieuse et un célibataire endurci, avec tout ce qu’il faut de fantaisie, de bouffonnerie et de mystique. Pour les comédiens de chaque génération, cette pièce démesurée est un véritable Everest car Paul Claudel entend bien dérouter et il commence par la construction. Il explose toutes les règles de la tragédie classique. Unité de lieu : on passe de la côte marocaine à la Catalogne, puis Prague, le Japon, Panama, les Baléares. Unité de temps : il s’écoule 10 ans entre la première et la quatrième journée. Unité d’action : il n’y en a pas. Claudel entrelace trois fils narratifs, un fil rouge : l’amour interdit entre l’impétueux Don Rodrigue et la farouche Dona Prouhèze, mariée au gouverneur et par ailleurs, courtisée par un homme faux. Un fil bleu : Isabelle, l’une des six filles du gouverneur, qui pour échapper au frère tyrannique se fait enlever par l’élu de son cœur. Puis, un fil jaune : l’autre fille du gouverneur, la révoltée, le double de Camille Claudel, la sœur de Paul. Le soulier de satin, c’est ce que Dona Prouhèze dépose en gage au pied d’une statue de la Vierge, au cas où elle céderait au mal, c’est-à-dire au capitaine Rodrigue, eh bien ce serait d’un pied boiteux.

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