Blum témoigne contre Pétain et Laval

En juillet 1945, s’ouvre à Paris le procès de Philippe Pétain, pour juger de ses actions et celles du régime de Vichy entre l’armistice et la Libération. A peine rentré du camp de concentration de Buchenwald, Léon Blum participe au procès en qualité de témoin à charge avec Edouard Daladier et Paul Reynaud.

Pétain dans le box des accusés

Après 5 ans d’emprisonnement et seulement 2 mois après son retour de déportation, Léon Blum témoigne contre Pétain, l’accusant d’avoir trahi son mandat, d’avoir sacrifié la République en passant outre les pouvoirs qui lui avaient été conférés et d’avoir commis un abus de confiance vis-à-vis du peuple français. Néanmoins, même si son témoignage est accablant pour le régime de Vichy et ses dirigeants qui l’avaient condamné à la prison à vie avant de le livrer aux nazis, Blum affirme qu’il n’est pas animé par un désir de vengeance.

Pétain condamné

A l’issu du procès, Philippe Pétain est reconnu coupable d’intelligence avec l’ennemi, de haute trahison, d’indignité nationale et est condamné à mort. Le général de Gaulle, alors chef du gouvernement provisoire commue cette sentence en une peine de réclusion à perpétuité. Ironiquement, c’est dans la prison du Portalet, où il avait fait emprisonner ses opposants dont Blum, que Pétain est incarcéré.

Le procès de Pierre Laval

En octobre 1945, s’ouvre le procès de Pierre Laval, auquel participe à nouveau Léon Blum. C’est un procès sous haute tension, tant Laval cristallise toutes les haines accumulées durant l’occupation. Face à son ennemi juré, Léon Blum garde la tête froide, allant jusqu’à le remercier de l’avoir livré aux nazis plutôt qu’aux miliciens français. Sans surprise, Pierre Laval est condamné à mort. Pourtant, Léon Blum, défenseur de la justice plutôt que de la vengeance, est mal à l’aise face à ce procès expéditif. Il demande à de Gaulle, non pas la grâce pour Laval mais un nouveau procès, plus équitable. En vain. Le 15 octobre 1945, Pierre Laval est fusillé, sans nouveau procès.