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De la cour à la salle de concert
La musique classique, c'est magique !Les salles de concert n’existent que depuis le XVIIIe siècle. Mais alors, où jouaient les orchestres avant ? Les explications de Sabine.
La musique de cour, un art mineur
Au XVIIe siècle, pour écouter un orchestre jouer de la grande musique, il faut être invité. dans un palais ou bien assister à la messe. La grande noblesse, comme Louis XIV au château de Versailles, et les hauts dignitaires de l’Eglise, comme les évêques, entretiennent des orchestres permanents, pour afficher leur pouvoir. La musique reste cependant un art mineur.
Un art considéré moins important que la littérature, la peinture, ou la sculpture. La musique est alors essentiellement destinée à accompagner les chanteurs, danseurs, comédiens, ou bien la chasse, ou encore les cérémonies religieuses. Au XVIIIe siècle, tout change : la musique instrumentale sort des églises et des salons de la noblesse pour être jouée dans les théâtres.
Au XVIIIe, la musique entre au théâtre
A l’époque, les spectateurs sont installés de façon à voir, non seulement la scène, mais aussi les autres sièges. Le théâtre est alors un lieu que l’on fréquente pour se montrer, discuter avec ses amis, ou encore négocier avec des clients. Et la lumière reste allumée pendant toute la représentation.
En 1725, Anne Danican Philidor, compositeur à la Chapelle Royale, est le premier en France à obtenir du roi Louis XV la permission d’organiser des concerts publics et payants. A condition toutefois que ces concerts soient édifiants, c'est-à-dire qu'ils contribuent à éduquer le public. La première société de Philidor ne propose que de la musique sacrée, pour élever les âmes vers Dieu. Elle s’appelle d’ailleurs « société des concerts spirituels ». Philidor attendra deux ans pour produire des concerts de musique profane (sans rapport avec la religion).
Il a beaucoup de succès. En 65 ans d’existence, cette société produira à Paris 1 280 concerts. Ils séduisent la petite noblesse, les bourgeois, tous ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir un orchestre permanent, mais qui prétendent aux mêmes loisirs que leurs majestés. Les concerts publics se diffusent dans toute l’Europe, et la musique instrumentale s’impose peu à peu comme un spectacle à part entière. Progressivement, elle est reconnue comme un art majeur,
S’ils sont talentueux, les musiciens disposent alors d’une nouvelle source de revenus, les recettes des concerts, et sont moins dépendants de la noblesse pour gagner leur vie. Quant aux nobles, ils deviennent, progressivement encore une fois, non plus leurs employeurs, mais leurs mécènes.
Développement du mécénat
Décembre 1763, la reine Marie Leszczynska, l'épouse de Louis XV, reçoit à la cour un très jeune musicien, il a 7 ans, c’est Wolfgang Amadeus Mozart !
Lors de sa première tournée européenne avec son père et sa sœur, la reine leur donne un peu d’argent pour payer les frais du voyage. C’est ça, la mission du mécène : aider financièrement un artiste pour qu’il puisse travailler, et créer, en toute liberté. Marie Leszczynska est aujourd’hui reconnue comme une grande mécène. En 43 ans de séjour à Versailles, elle y organise 1 800 concerts, sans jamais imposer le programme. Sous son influence, le modèle du mécénat se répand auprès des nobles et des grands bourgeois européens.
Les cours royales emploient encore des orchestres permanents. Emplois à la cour, mécénat et théâtre coexistent tout au long du XVIIIe siècle. Mozart par exemple est d’abord embauché par le prince-archevêque de Salzbourg. Plus tard, il entre au service de l’empereur Joseph II à Vienne. En même temps, il joue sa musique au théâtre, c’est là qu’il devient célèbre. Et quand il manque d’argent, il en emprunte à ses riches protecteurs.
Un grand changement survient à la fin du XVIIIe siècle. 1789, c'est la Révolution française, le peuple se soulève contre les privilèges de la noblesse et le pouvoir absolu de Louis XVI. L’événement bouleverse l’Europe. Partout la noblesse perd de son prestige. C’est alors qu’un compositeur allemand, Ludwig van Beethoven, ose revendiquer une liberté totale…
Un soir de 1806, Beethoven refuse de jouer du piano pour divertir les invités de son mécène, le prince Lichnowsky. Menacé d'être jeté en prison, Beethoven quitte le château furieux, et lui écrit : « Des princes, il y en a eu, il y en aura encore des milliers. Mais il n'y a qu'un Beethoven. »
Grâce aux concerts, les compositeurs comme Beethoven deviennent des stars, soutenues par le public. Le phénomène s’amplifie tout au long des XIXe et XXe siècles avec la construction des salles dédiées aux orchestres symphoniques.
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Réalisateur : Sabine Quindou, Pierrick Servais
Auteur : Sabine Quindou
Producteur : Big Company Prod
Année de copyright : 2022
Année de production : 2022
Année de diffusion : 2022
Publié le 20/12/22
Modifié le 21/12/22
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