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Prokofiev et la guerre froide
La musique classique, c'est magique !Figure incontournable de la période moderne de la musique, Sergueï Prokofiev (1891-1953) est un compositeur russe qui s'est illustré dans presque tous les genres musicaux (symphonies, opéras, musiques de films et de ballets…). Roméo et Juliette, Pierre et le Loup et Cendrillon comptent parmi ses œuvres les plus célèbres. Retour sur le parcours de cet anticonformiste de la musique classique.
Prokofiev, un compositeur avant-gardiste
Puissant et fougueux, le langage musical de Sergueï Prokofiev est plein d’audace. Il ne craint pas les dissonances, ces ensembles de notes qui semblent grincer les unes contre les autres. Ces dissonances ont pour mission d’installer un climat de tension, voire de malaise. A l'époque, la musique avant-gardiste de Prokofiev est mal comprise par une partie du public. A l’époque, les Occidentaux - Européens et Nord-Américains -entendent depuis plusieurs siècles une musique classique qui obéit aux règles de l’harmonie, comme celle de Bach, Mozart ou Beethoven... Les sons dissonants n’appartiennent pas à leur culture. Résultat : une partie du public est scandalisée. Dans la presse, on peut lire : « Au diable cette musique futuriste ! (…) Les chats sur le toit font de la meilleure musique. » Tandis que l’autre partie applaudit Prokofiev pour sa liberté d’expression. Lui se déclare toute sa vie anticonformiste, c’est-à-dire hostile aux règles.
Prokofiev, un prodige du piano
Sergueï Prokofiev naît en 1891 à Sontsovka, petit village alors situé dans un territoire de l’Empire russe, qui deviendra plus tard l’Ukraine. Sa mère est son premier professeur de piano. Elle comprend très vite qu’il est prodigieusement doué. Première composition à 5 ans, premier opéra à 8 ans ! A 13 ans, il entre au Conservatoire de Saint-Pétersbourg où il s’affiche aussitôt comme un enfant terrible, sûr de lui et de son talent, très désobéissant. A la fin de ses études, il participe à un célèbre concours de piano. Conformément à la tradition, tous les candidats jouent une œuvre de Jean-Sébastien Bach. Sauf Prokofiev qui interprète l’une de ses propres compositions. Sa prestation est éblouissante, il reçoit haut la main le prestigieux prix Anton-Rubinstein. A 22 ans, tout lui sourit. Il est invité dans les « soirées de musique contemporaine » de Saint-Pétersbourg où il est qualifié de phénomène. Et surtout, il compose avec passion symphonies, opéras et œuvres pour piano. En 1917, c'est la révolution russe. Le peuple se soulève contre le pouvoir absolu du tsar Nicolas II. L’Empire est bientôt remplacé par l‘URSS, l’Union des républiques socialistes soviétiques gouvernée depuis Moscou. Pour composer en sécurité, Prokofiev choisit de quitter son pays. Il a 26 ans lorsqu'il s'exile aux Etats-Unis puis en Europe, à Paris où sa célébrité grandit. En 1927, après 9 ans d’absence, Prokofiev retourne dans son pays natal pour une grande tournée. Partout, il est fêté comme un héros national, le musicien russe qui a conquis l'Occident. En 1935, à 44 ans, Prokofiev décide de s'installer en URSS. Sur le chemin du retour, il compose Roméo et Juliette.
Une carrière prise dans les tourments de la guerre froide
Après la Seconde Guerre mondiale, le monde occidental est divisé en deux camps : le bloc de l’Ouest mené par les Etats-Unis contre le bloc de l’Est autour de l’URSS. Les deux pays rivalisent pour imposer leur influence sur le monde entier, avec une telle intensité que la guerre menace sans cesse d’éclater. La guerre froide va durer un peu plus de quarante ans. En URSS, le pouvoir est aux mains du dictateur Joseph Staline. Sergueï Prokofiev est tantôt récompensé, tantôt critiqué. Les autorités soviétiques considèrent sa musique trop occidentale, trop moderne, inaccessible au peuple. Sous la pression, Prokofiev tente d’adapter sa musique. Rien n’y fait : à l’Est, ses efforts sont jugés insuffisants ; tandis qu’à l’Ouest, on lui reproche de ne plus innover. Sa musique est finalement interdite en URSS, et ses déplacements sont strictement contrôlés. Il lui est impossible de quitter le pays. Prokofiev meurt dans la misère en 1953, le même jour que Staline. La nouvelle est passée sous silence.
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Réalisateur : Sabine Quindou, Pierrick Servais
Auteur : Sabine Quindou
Producteur : Big Company Prod
Année de copyright : 2022
Année de production : 2022
Année de diffusion : 2022
Publié le 21/12/22
Modifié le 21/12/22
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