Enfants du IIIe Reich : la récupération de la France

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe fête la capitulation de l'Allemagne nazie. Mais, pour les milliers d’enfants perdus et orphelins de guerre qui ont survécu à l’horreur, c’est le début d’un cauchemar de plusieurs années. 

Les premières victimes de l’après-guerre 

En 1945, la France a un besoin vital d’enfants puisque plus d’un million d’enfants n’ont pas pu naître en raison du conflit. Face à ce besoin crucial de repeupler le pays, le Général de Gaulle demande à ses troupes d’examiner la venue en France, des enfants de toutes nationalités, orphelins ou isolés. Dans la zone d’occupation française en Allemagne, les militaires appliquent à la lettre cette consigne reprise par les gouvernements successifs, peu importe les moyens employés pour y parvenir. 

France, 1947 : l'enlèvement de 217 enfants « isolés » 

En 1947, la France promet au Danemark d’organiser le rapatriement des enfants réfugiés, dans sa zone d’occupation en Allemagne. En réalité, les autorités françaises ont un objectif secret : kidnapper les enfants « sains et en bonne santé », afin de les acheminer à Traben-Trabach en Forêt-Noire et de les faire adopter par des familles françaises. Pendant le trajet, quatre wagons se volatilisent mystérieusement dans la nature. Après une enquête de trois semaines, la Croix-Rouge, responsable des réfugiés, envoie cette lettre au commandement militaire français : 

Monsieur le général, 

 

217 enfants qui étaient dans le convoi du Danemark ne sont pas arrivés à Offenburg. Or ce convoi d’enfants, au total 4 wagons de chemin de fer, fut détaché sur ordre des autorités françaises en gare de Coblence. 

Nous vous prions de les faire ramener chez eux. 

Après cette réclamation ferme et une affaire qui menace de se transformer en scandale international, l’Etat français « rend » discrètement les 217 enfants et le haut commandement dément avec une parfaite mauvaise foi, les accusations de rapt portées par la Croix-Rouge. Suite à cette affaire, le commandement français décide de changer de stratégie et privilégie la récupération d’enfants « que personne ne pourra venir leur contester ».