Histoire et mémoire de l'esclavage : la loi Taubira
Ne suis-je pas ton frère ? La société des Amis des Noirs (1789-1799)
« Aujourd'hui, les discriminations et les préjugés viennent de toutes les inventions justifiant l'esclavage ». Dans cet extrait de documentaire qui retrace les dates-clés de l’abolition de l'esclavage dans les colonies françaises, Christiane Taubira rappelle l'importance de la journée nationale de commémoration du 10 mai pour rappeler à chacun la mémoire de l'esclavage, partie intégrante de l'histoire française.
Première abolition de l’esclavage en 1794
A la Révolution française, les principaux dirigeants de la société des Amis des Noirs ne voient pas la première abolition de l'esclavage (1794). Victime du régime de la Terreur instauré par Robespierre, Brissot est exécuté le 31 octobre 1793. Clavière se suicide en prison, Condorcet est condamné pour trahison. En novembre 1797, autour notamment de l’abbé Grégoire, de députés et d’hommes de couleur, la société renaît de ses cendres sous le nom de société des Amis des Noirs et des colonies pour défendre la liberté nouvelle et le maintien des colonies dans la vie publique.
Proclamation d'indépendance de Saint-Domingue en 1804
A Saint-Domingue, après des années de guerre civile, Toussaint Louverture promulgue une constitution autonomiste lui donnant les pleins pouvoirs. Un acte réprimé par Napoléon Bonaparte qui envoie une armada militaire sur place. Arrêté, Toussaint Louverture meurt au fort de Joux (Doubs) en 1803. Mais ses troupes, sous la conduite de ses anciens lieutenants, parviennent à battre les Français et déclarent l’indépendance du pays en 1804 baptisé de son nom indien : Haïti. Cette île des Caraïbes devient ainsi la première république noire du monde.
Abolition définitive de de l’esclavage en 1848 initiée par Victor Schœlcher
Alors que Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage en 1802, il faut attendre le décret du 27 avril 1848, impulsé par Victor Schœlcher, inspiré des principes et des écrits des Amis des Noirs pour mettre un terme définitif à l’esclavage dans les colonies françaises.
La loi Taubira du 21 mai 2001
En 2001, la députée Christiane Taubira est raporteur de la loi reconnaissant la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité. Elle rappelle l'importance de la journée nationale du 10 mai qui commémore l’abolition de l’esclavage.
Le souvenir de ce passé, compte tenu de l’influence qu’il a eu sur toutes les sociétés du monde, doit se célébrer au cœur de la nation, au cœur de la république.
Christiane Taubira, auteur de la loi instituant la traite et l'esclavage comme crime contre l'humanité.
Et de poursuivre : « Il faut avoir la fierté de la manière dont on s’en est sorti, grâce aux luttes des esclaves eux-mêmes, à toutes les formes de résistance et d’insurrection, à la solidarité conduite non seulement par les grands esprits européens mais aussi par des petites gens anonymes qui, connaissant l’existence de l’esclavage, ont manifesté leur solidarité avec le mouvement abolitionniste. C’est cela que l’on doit remettre au cœur de la conscience collective. »
► Pour aller plus loin, découvrez notre dossier Noirs de France qui revient sur l'évolution de l'image des Noirs dans la société française depuis les années 70.
► Découvrez aussi notre dossier « L’esclavage, comprendre son histoire ».
Réalisateur : Didier roten
Producteur : La Rochelle : Anekdota Productions; Paris : France Télévisions; Malakoff : RFO - France Ô
Année de production : 2008
Publié le 20/04/12
Modifié le 08/09/22