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La crise de l'eau en Guadeloupe
Décod'actuCoupures totales ou partielles, eau contaminée par un polluant ou une bactérie. Régulièrement, les Guadeloupéens se retrouvent dans l’impossibilité de boire l’eau du robinet, devenue non potable. Il arrive même qu'ils se retrouvent sans eau pendant quelques jours, voire plusieurs semaines. Comment en est-on arrivé là ? Quelles sont les solutions à cette crise de l’eau qui ne cesse d’empirer en Guadeloupe ?
Une situation critique
Les défaillances touchent les Guadeloupéens une zone après l’autre en fonction des intempéries, des fuites ou des problèmes de pression dans le réseau. Ils ont alors recours au système D en faisant bouillir l’eau, en récupérant l’eau de pluie grâce à des citernes, en achetant des bouteilles d’eau minérale pour boire et se laver les dents, parfois même pour se doucher, même si les autorités distribuent des packs d’eau. Les coupures, surtout lorsqu’elles sont totales et longues, entraînent des problèmes d’hygiène, de fonctionnement pour les établissements et professionnels de santé, des fermetures d’école et d’entreprises. L’ONU a épinglé plusieurs fois la France sur la situation de l’accès à l’eau dans l’archipel. Une centaine de Guadeloupéens ont porté plainte contre les autorités locales en charge de la distribution et de la qualité de l’eau pour « délit d’exposition d’autrui à un risque de mort ».
Les causes des défaillances
Plusieurs explications à cette situation catastrophique :
- le réseau de distribution d’eau est vétuste. Il n’a pas été entretenu depuis des décennies. Résultat : un rapport de l’Observatoire de l’Eau de la Guadeloupe fait état de 62 % de perte dans les canalisations. Les multiples fuites créent en outre des brèches risquant l’intrusion de germes ou de polluants extérieurs.
- l’état des stations d’épurations de l’île dont l’immense majorité n’est pas conforme à la réglementation. Les eaux usées mal traitées, et donc polluantes, sont des menaces pour les réserves d’eaux de l’archipel.
- en mars 2024, des actes de malveillance se sont ajoutés aux défaillances, privant 130 000 personnes d’eau potable.
Pas de solution en vue
Pourtant, en 2021, les syndicats de gestion de l’eau avaient été rassemblés dans un tout nouveau syndicat unique qui devait prendre le problème à bras le corps pour tout l’archipel, et enfin assurer la mission de service public de distribution d’eau potable et d’assainissement. Mais ce dernier, embourbé dans des problèmes organisationnels et financiers, n’a jamais réussi à redresser la barre. Plus le temps passe, plus la situation devient critique. Avec le dérèglement climatique, les intempéries, tempêtes tropicales, ouragans, se multiplient et fragilisent toujours plus le réseau.
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Cécile Bontron
Producteur : France Télévisions, Corner Prod
Année de copyright : 2024
Année de production : 2024
Publié le 07/11/24
Modifié le 02/12/24
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