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Géographie04:27Publié le 26/05/2023

L'hydrodiplomatie, un enjeu géopolitique

Géopoliticus

L'hydrodiplomatie est un concept émergent en géopolitique. Il renvoie à la gestion des ressources en eau à des fins de coopération internationale. Selon l’ONU, 153 pays partagent des rivières, des lacs et des aquifères (terrains perméables permettant l'emmagasinement et la circulation de l'eau). Comment l'hydrodiplomatie se met-elle en place ? Avec quels effets ? Explications.

Pourquoi une diplomatie de l'eau ?

L’hydrodiplomatie repose sur 3 principes :

  • La coopération : le but est de promouvoir les relations pacifiques entre les Etats
  • L’équité : les ressources en eau sont des ressources communes, qui doivent être gérées d’une manière qui profite à tous.
  • La durabilité : la collaboration entre les Etats d’une même région peut permettre une gestion des ressources efficace et adaptée face à leur raréfaction.

On constate que les ressources hydriques se raréfient. Entre 2017 et 2030, l’ONU a projeté une hausse des besoins en eau de 50%. Ce phénomène est notamment dû à la croissance démographique, qui entraîne une hausse de l’utilisation de l’eau en agriculture. Les changements climatiques provoquent également une multiplication et une intensification des périodes de sécheresse.

Le manque d'eau source de conflits

Les pays les plus soumis au manque d’eau sont situés dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. 11 des 17 pays les plus touchés s’y trouvent. Ce manque d’eau constitue l’un des déclencheurs fondamentaux des conflits.

En Syrie par exemple, le stress hydrique a été identifié comme un facteur déterminant dans les troubles sociaux qui ont mené à la guerre civile de 2012. Par ailleurs, tous les grands fleuves qui traversent la Syrie sont partagés avec les pays voisins. Des différends de longue date existent :

  • avec la Turquie sur la gestion de l’Euphrate
  • avec le Liban sur la gestion de l’Oronte
  • avec la Jordanie, en raison de la construction de barrages syriens sur le fleuve Yarmouk

L’Iran est également régulièrement secoué par des manifestations liées aux pénuries d’eau potable.

Enfin, au Soudan, des conflits entre agriculteurs et éleveurs éclatent régulièrement pour l'accès aux ressources en eau de plus en plus rares.

Ces tensions internes autour des ressources hydriques se répercutent entre les Etats, à l’échelle régionale.

Hydrodiplomatie, ses effets et ses limites

Dans ce contexte, l’hydrodiplomatie cherche à prévenir ou résoudre pacifiquement les conflits liés à l’eau. Pour cela, elle s’appuie notamment sur deux textes internationaux : 

  • la convention sur l’eau d'Helsinki de 1992
  • la convention de New York adoptée en 1997

Ces textes sont peu ratifiés et rarement utilisés. La mise en œuvre de ces réglementations internationales se heurte en effet à la souveraineté territoriale des États, qui leur donne le droit d’exploiter toutes les ressources présentes sur leur territoire pour répondre à leurs besoins économiques. Cependant, la convention de New York a permis, en 2000, d’aboutir à un accord historique pour le partage de l’Oronte entre la Syrie et le Liban. Suite à ce succès et face au défi des changements climatiques, la poursuite des efforts en matière d’hydrodiplomatie devient un enjeu essentiel des relations internationales.

► Découvrez toutes les vidéos de la série Géopoliticus.

Réalisateur : Maxime Chappet

Auteur : Marine de Guglielmo

Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS

Année de copyright : 2023

Année de production : 2023

Publié le 26/05/23

Modifié le 26/05/23

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