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Changement climatique : les conséquences en Afrique
GéopoliticusL’Afrique n’émet que 4 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre. Pourtant, elle est le continent le plus vulnérable face aux changements climatiques. Explications.
Catastrophes naturelles et famine
Sur les territoires d'Afrique, les changements climatiques provoquent des canicules, des cyclones, des sécheresses, et une élévation du niveau de la mer. A cause de ces phénomènes, et notamment des périodes de sécheresse, l’accès à l’eau et à la nourriture est de plus en plus restreint. C’est en particulier le cas dans les pays de la grande corne de l’Afrique (Ethiopie, Kenya, Somalie, Djibouti, Erythrée, Soudan, Soudan du Sud, Ouganda). En 2021, 58 millions d’Est-Africains étaient en grande insécurité alimentaire. Par ailleurs, l'élévation du niveau de la mer entraîne d’importantes inondations. Ce niveau devrait augmenter de 0,3 mètre d’ici 2030, ce qui toucherait 117 millions d’Africains. Enfin, le continent est également frappé par des pluies torrentielles, des tempêtes de sable, ou encore des cyclones. Or, les Etats africains disposent de moyens financiers, matériels et humains extrêmement limités face à ces catastrophes qui vont se multiplier sous l’effet de l’augmentation des températures. Pour répondre à ce défi, l’Union européenne a annoncé, lors de la COP 27 en Égypte, que plus d’un milliard d’euros seraient versés à l’Afrique pour qu’elle puisse s’adapter aux changements climatiques.
Pauvreté, troubles sociaux et terrorisme
En l’absence de moyens politiques et financiers suffisants, les changements climatiques continuent pour l’instant d’exacerber la pauvreté sur le continent africain, plus fortement que sur tout autre continent dans le monde. En Afrique subsaharienne par exemple, près de 40 millions de personnes pourraient basculer dans l'extrême pauvreté d'ici 2030 sous l’effet des changements climatiques. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, l’intensification des périodes de sécheresse provoque des tensions entre éleveurs et cultivateurs autour de l’usage des terres et de l’eau. Ces conflits sont particulièrement violents au Mali, au Nigeria ainsi qu’au Burkina Faso. En exacerbant la pauvreté et en produisant des conflits pour les ressources, les changements climatiques entretiennent et aggravent l’instabilité politique, la criminalité et le terrorisme. La prolifération du terrorisme et des trafics dans le Sahel et dans le bassin du lac Tchad est, par exemple, liée à la vulnérabilité climatique de la région et de ses États. Au Mali, au Burkina Faso ainsi qu’au Nigeria, les groupes islamistes tournent à leur avantage les tensions pour les ressources et les tensions intercommunautaires pour leurs campagnes de recrutement.
Hausse des réfugiés climatiques africains
Ce contexte, marqué par la vulnérabilité climatique, la précarité de l’accès aux ressources et l’insécurité, alimente d’importants déplacements de populations : les réfugiés climatiques. Trois pays sont en proie à une crise de déplacements internes d’une ampleur particulière : le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Les personnes déplacées en interne au Burkina Faso ont été multipliées par 30 entre 2018 et 2021. D’ici 2050, le changement climatique pourrait ainsi causer 86 millions de déplacés internes.
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Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Marine de Guglielmo Weber
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS
Année de copyright : 2023
Année de production : 2023
Publié le 24/03/23
Modifié le 24/03/23
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