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Migrations : vers plus de réfugiés climatiques ?
GéopoliticusD’ici 2050, la Banque mondiale et l’ONU estiment qu’entre 143 et 250 millions de personnes pourraient être des réfugiés climatiques.
Le mot « réfugié » a une définition précise en droit international. En 1951, la Convention des Nations unies ratifiée par près de 150 pays l’a fixée ainsi : « c’est une personne qui a dû sortir de son pays en « craignant, avec raison, d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social, ou de ses opinions politiques. »
Qu’est-ce qu’un réfugié climatique ?
Le concept de réfugié climatique, en revanche n’existe pas, ou du moins pas encore, en droit international.
Toutefois, à partir des années 2000 le terme de réfugié climatique est utilisé pour parler des migrants environnementaux. C’est-à-dire toute personne forcée de quitter son lieu de résidence à cause du dérèglement climatique, soit parce que son habitat a été détruit, soit parce que les ressources ne sont plus suffisantes pour assurer sa survie.
Or les événements climatiques extrêmes se multiplient : ouragans ou cyclones, inondations, incendies gigantesques, sécheresses… pour n’en citer que quelques-uns.
Quelles sont les causes qui obligent une personne à se déplacer ?
En Arctique, la fonte du permafrost déstabilise les sols, détruit les habitations et menace des villes entières. Tandis que dans certaines zones comme au Tchad, la désertification limite l’accès à l’eau et à l’agriculture. La montée des eaux, elle aussi engendrée par le dérèglement climatique, provoque l’érosion des côtes, submerge des zones entières, et rend les terres stériles à cause du sel déposé par la mer lors des inondations.
Quelles sont les conséquences pour ces habitants ?
Certaines dégradations des conditions de vie sont brutales.
Par exemple, l'île de Bhola au Bangladesh a déjà été à moitié engloutie par la montée des eaux. Du coup, la plupart des habitants se sont réfugiés sur la partie de l’île toujours émergée.
Mais la montée des eaux continue et provoque de plus en plus d’inondations. Alors, régulièrement, des habitants sont contraints de quitter leur île pour rejoindre la partie continentale du Bangladesh.
Comme pour Bhola, la plupart des réfugiés climatiques migrent d’abord dans leur pays.
Existe-t-il un statut reconnu pour un réfugié climatique ?
Mais pour ceux qui franchissent les frontières, aucun statut n'existe : ils ne sont pas officiellement reconnus comme « réfugiés » en droit international.
Ioane Teitiota , originaire des îles Kiribati, est le premier migrant à avoir demandé un statut de réfugié climatique en 2007 en Nouvelle-Zélande.
Sa demande rejetée, il a eu recourt au Conseil des droits de l'homme de l'ONU en 2016, qui a également refusé sa demande au bout de 4 ans de procédure.
Malgré ce rejet, le Conseil reconnaît que le changement climatique est une vraie menace pour les droits de l’Homme.
Une brèche dans le droit international qui pourrait concerner des millions de personnes dans un avenir proche.
POUR ALLER PLUS LOIN
- Les migrations climatiques à l'épreuve du 'schisme de réalité par Alice Baillat, Programme Climat, énergie & Sécurité, IRIS, juillet 2018.
- Organisation internationale pour les migrations
- Géopolitique des migrations de Catherine Wihtol de Wenden (Eyrolles, 2019)
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Cécile Bontron
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS
Année de copyright : 2020
Année de production : 2020
Publié le 15/12/20
Modifié le 01/03/23
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