L’histoire des « Protocoles de Sages de Sion »

C’est au Congrès sioniste à Bâle que le journaliste viennois Théodor Herzl lance l’idée de la création d’un Etat juif. Mais ce congrès va aussi inspirer quelques années plus tard la rédaction de ce qui deviendra la bible de l’antisémitisme, Les Protocoles des Sages de Sion. « Cet ouvrage a dans un premier temps fait son apparition en Russie au tournant du siècle, raconte l’historien Steven Luckert. Mais le livre est vraiment devenu un phénomène international après la fin de la Première Guerre mondiale. »

Une manipulation antisémite

Faux fabriqué par la police secrète russe, Les Protocoles des Sages de Sion invente une réunion qui serait restée secrète de dirigeants juifs complotant pour conquérir le monde. Ecrit en russe, il a été traduit dans des dizaines de langues : suédois, allemand, ourdou, japonais, arabe… « Des gens ont commencé à en faire la promotion. L’un des plus grands héros des Protocoles fut Henry Ford, fabriquant automobile de renommée mondiale, ajoute l’historien. Il croit aux Protocoles et commence à populariser le livre en en parlant dans son journal The Dearborn Independent. Au bout du compte, les articles de Ford furent publiés dans son livre Le Juif international (1920). »

Les Protocoles donnent de nouvelles armes aux antisémites. Le premier crime connu est le pogrom de Kichinev en 1903. Les juifs y sont poursuivis et assassinés par la foule. Les assaillants affirment lors de leur procès qu’une réunion secrète de juifs venus du monde entier avait été organisée à Kichinev pour mettre au point un complot contre le tsar.

Découvrez aussi l’origine des préjugés sur les juifs.

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