Racisme : la violence de la différence à l'adolescence

D’origine asiatique, leur parcours a changé au moment de l’adolescence du fait du racisme anti-asiatique en France. Quel est le regard des autres ? Quels sont les mots et les images associées à leur différence ? Quelles peuvent être les conséquences parfois dramatiques ? Dans cet extrait de Je ne suis pas chinetoque, découvre ce qui fait encore souffrir aujourd’hui : une autre forme de racisme.

Le rejet de sa propre origine 

Petit, Frédéric Chau, ne voulait pas du tout être associé aux Asiatiques, dans la rue, il préférait changer de trottoir pour ne pas être associé à “eux”. C’est un sentiment que beaucoup de personnes partagent, un sentiment de honte et de rejet. Un rejet difficile à gérer quand on essaye de se construire au moment de l’adolescence.

Qu’est-ce qui se joue à l’adolescence ? 

C'est à cet âge où l’on prend conscience de sa différence, de ce que l’on est, de son histoire familiale. Mais également de ce que son nom de famille veut dire, de la manière dont les autres s'adressent. Quand on est petit, l’important c’est d’être accepté, dans un groupe, dans une communauté. Plus tard, quand on est mis à l’écart, la construction est plus compliquée. 

Témoignage de Nhat-Nam Nguyen, professeur 

Tous les collégiens l‘encerclent, l’identifient comme “le chinois” et décrètent qu’il n'a pas sa place parmi eux. C’est terrifiant et cela ne s’arrête pas là. Même après des années, cela reste un passage dur d’être face au jugement et à la réaction des autres. Harcelé, marqué à vie, car cela aurait pu mal finir. Au collège, il y a eu des incidents, on l’attendait à la sortie pour le frapper. Comme il ne réagit pas, il devient une cible facile. Un jour il se rend compte qu’il ne supporte plus le harcèlement scolaire dont il est victime. Il fuit son collège. À cette époque il a souvent des pensées suicidaires, ce qui le retient et le sauve, c’est sa famille.