De miso, qui veut dire détester et anthropos qui désigne l’être humain, le misanthrope est celui qui déteste aussi bien hommes que femmes. Mais le titre complet de la pièce est Le Misanthrope ou l’atrabilaire amoureux. Atrabilaire signifie une personne sujette à la tristesse.
Le théâtre est d'abord un spectacle, une performance éphémère, une prestation individuelle d’un comédien devant des spectateurs, mais c’est aussi et surtout une expérience collective et ritualisée, qui se base sur l’intime et vise à la « catharsis », c’est à dire à une purification des passions.
La citation complète, tirée de Notes et contre notes, est « Tout est langage au théâtre, les mots, les gestes, les objets, l’action elle-même, car tout sert à exprimer, à signifier. Tout n’est que langage ». Exprimant que la parole passe aussi par des langages visuels, corporels… et des silences.
Molière a dénoncé les précieuses. Son premier grand succès est la pièce Les Précieuses ridicules, en 1659, qui fustige les attitudes de celles qui utilisent la parole de manière futile, se piquent de poésie, sans être capable de vraiment l’apprécier.
Au XVIIe siècle, les femmes n’ont presque aucune liberté, sauf les veuves qui bénéficient d’un statut à part. C’est le cas de Célimène. Elle laisse donc courir la parole sans choisir, pour ne pas devoir se remarier. En réalité, elle choisit surtout de rester libre.
Alceste prône la sincérité face à l'hypocrisie alors que Philinte veut ménager les susceptibilités. Sa formule est « quand un homme vient vous embrasser avec joie, il faut bien le payer de la même monnaie ». C’est le conflit entre ceux qui acceptent d’être des courtisans et ceux qui y résistent.
L’utilisation par Alceste du mot « cœur » exprime sa préoccupation de s’opposer à la complaisance et de faire preuve de courage. Il utilise donc le sens du mot « cœur » qui désigne le sens moral et la conscience et non pas le siège des sentiments.
Dans cette scène très comique de l’acte I, qui commence par « L’espoir, il est vrai, nous soulage Et nous berce un temps, notre ennui », Alceste, en présence de Philinte, n'ose pas dire à Oronte qu’il trouve son sonnet mauvais. Il montre ainsi qu'il n'est pas si facile de parler vrai.
Même après la pièce Les Précieuses ridicules, en 1659, qui eut un succès considérable, Molière continua sa satire de la « préciosité », courant très à la mode entre 1626 et 1662, et qui prétend vouloir modifier et embellir les mœurs et la langue française.
Alceste se veut sans hypocrisie, mais son « parler vrai » le fait s’exprimer de manière brutale, jusqu’à se faire des ennemis. Dans le même temps, il ne parvient pas à exprimer ses sentiments à Célimène, dont il est amoureux et reste souvent sans voix face à elle.
Bravo ! Ton score est deTon score est deBien joué, ton score est de 0/10
Retente ta chance, tu peux faire mieux.
Retente ta chance pour améliorer ton score !
Joue à ce quiz et gagne facilement jusqu'à 80 Lumniz en te connectant !
Il n’y a pas de Lumniz à gagner car tu as déjà consommé cet élément. Ne t'inquiète pas, il y a plein d'autres contenus intéressants à explorer et toujours plus de Lumniz à gagner.
« Le Misanthrope » de Molière
Le théâtre est le lieu où la parole est mise en acte et en scène, le lieu où elle est sacralisée. Dans la pièce Le Misanthrope, écrite et mise en scène par Molière en 1666, la parole est malmenée, passée au crible de la vérité. Elle est soumise à différentes épreuves où la question de la vérité se pose. Dire, médire ou se dédire, que retenir de cette parole ? Pour Molière, qui vit dans le Grand Siècle de Louis XIV et connaît cette société de cour où l’hypocrisie et le paraître sont la norme, la place de la parole est à interroger.