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Le Venezuela : une bombe à retardement ?
GéopoliticusDepuis quelques années, le Venezuela connaît une vague d'émigration sans précédent : une des plus importantes de l'histoire de l'Amérique Latine. Le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a estimé que fin 2018, plus de 3 millions de Vénézuéliens avaient pris le chemin de l'exode vers des pays comme le Chili, l'Espagne, le Pérou, le Brésil, les États-Unis, l’Argentine ou la Colombie voisine.
Une crise économique
Mais pourquoi une telle hémorragie ? Le pays traverse actuellement la pire crise économique de son histoire. 87% des Vénézuéliens vivent désormais sous le seuil de pauvreté, voire d'extrême pauvreté. L'économie du Venezuela dépend du pétrole, matière première qui représente 95 % de ses exportations et 50% de son PIB. Et la chute du prix du baril depuis 2013 a ébranlé l’équilibre du pays.
De surcroît, le modèle économique vénézuélien qui repose sur une mainmise de l’État sur la plupart des secteurs, des banques et de la devise, n’a pas su sortir du tout-pétrole et diversifier son économie.
À cela s’ajoutent des sanctions économiques imposées par les États-Unis qui empêchent le Venezuela d’avoir accès aux devises étrangères. Celles-ci sont essentielles pour financer ses importations dont dépend en grande partie le pays. Et cette baisse des importations se traduit par une pénurie de produits de base.
Pour pallier au manque à gagner du pétrole, l’État vénézuélien ne cesse d’émettre des devises, ce qui a comme effet d'augmenter les prix des produits. C'est ce qu'on appelle l'inflation. Le FMI prévoit que le Venezuela atteindra un taux d'inflation de 10 millions % en 2019. Cela signifie que même en augmentant leurs salaires, les Vénézuéliens s'appauvrissent inexorablement.
Ironiquement, acheter un rouleau de papier toilette est par exemple moins rentable que de recycler les papiers des billets pour en faire du papier toilette. Une des conséquences de cette précarité est la hausse des taux de criminalité. Le Venezuela est selon les années, considéré comme le premier ou le second pays le plus dangereux du monde.
Une crise sociale, politique et démocratique majeure
À tout cela s'ajoute une crise politique et démocratique majeure. Une partie de la population et de la communauté internationale considère le régime vénézuélien comme une forme de dictature.
En 2009, Hugo Chavez, leader historique du pays au pouvoir depuis 1999, a amendé la Constitution pour permettre une réélection infinie du président. La politique de redistribution qu’il a mise en place assure sa popularité mais il ne diversifie pas l’économie du pays, ce qui sera fatal lors de la baisse des cours du pétrole.
À sa mort en 2013, Nicolas Maduro, qui n’a pas la même popularité que Chavez, a pris la relève. Il a été réélu en mai 2018 avec une large majorité dans un pays où la presse et l'opposition sont muselés, et où il existe de forts soupçons de fraude et de clientélisme.
En 2017, des manifestations anti-gouvernement ont coûté la vie à 157 personnes. À ce jour, les prisons vénézuéliennes comptent près de 230 prisonniers politiques.
Le gouvernement vénézuélien compte sur plusieurs alliés sur le plan international, qui sont également ses partenaires économiques.
Mais il fait surtout face à une défiance politique internationale, à commencer par ses voisins sud-américains. Ces derniers n’excluent pas la possibilité d’intervenir militairement au Venezuela, pour déloger le régime.
Pour en savoir plus
- « Vénézuela : épicentre d’une crise régionale qui reconfigure l’équilibre des alliances », par Christophe Ventura (Note de conjoncture, IRIS, novembre 2017)
- « Les nouvelles voies de l’Amérique latine » sous la direction de Carole Gomez et Christophe Ventura (La Revue internationale et stratégique n°111, éd. Armand Colin/IRIS, automne 2018)
- « L’Année stratégique 2019 » sous la direction de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
- « Géopolitique illustrée » de Pascal Boniface (éd. Eyrolles, 2018)
- « Atlas des relations internationales. 100 cartes pour comprendre le monde de 1945 à nos jours » de Pascal Boniface (éd. Armand Colin, 2018)
Réalisateur : Maxime Chappet
Auteur : Mélissa Barra
Producteur : France Télévisions, Producteur exécutif : Corner Prod, avec la participation de l'IRIS
Année de copyright : 2018
Année de production : 2018
Publié le 16/01/19
Modifié le 11/05/23
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