Léon Blum face à la montée de l'antisémitisme et l'affaire Dreyfus

Entre la fin du XIX^e et le début du XX^e siècle, l’antisémitisme en France se déchaine, avec comme point culminant l’affaire Dreyfus, comme tu vas le voir dans cet extrait de Léon Blum, une vie héroïque.

Édouard Drumont, le leader de l’antisémitisme en France

À l’approche du XX^e siècle, l’industrialisation et l’exode rural ont rendu la situation des classes laborieuses particulièrement fragile. Le pays est déstructuré et se cherche des boucs-émissaires. Les nostalgiques du monde d’avant accusent les juifs et les socialistes d’être responsables du désordre social et de la disparition des anciennes sociétés. Un homme incarne à lui-seul cet antisémitisme débridé : Édouard Drumont. Ce journaliste, polémiste et homme politique nationaliste publie la France Juive : un réquisitoire contre les juifs qu’il accuse de profiter de la France à ses dépens. L’essai remporte un franc succès dans tous les milieux de la société française lors de sa publication en 1886. Selon lui, depuis la Révolution française, les juifs ont conquis toutes les sphères du pouvoir : armée, finance, politique,…

L’affaire Dreyfus, illustration de l’antisémitisme en France

Dans ce contexte, l’affaire Dreyfus secoue l’opinion publique. En 1895, Alfred Dreyfus, capitaine de l’armée française est condamné au bagne à perpétuité après avoir été soupçonné de livrer des informations secrètes aux Allemands. Alors que la France souhaite récupérer l’Alsace-Moselle tombée aux mains des Allemands, cet officier juif est le coupable tout désigné. Léon Blum, juif d'origine alsacienne comme Dreyfus, est persuadé par son ami Lucien Herr, bibliothécaire de l’École Normale Supérieure, de l’innocence du capitaine. Passant outre son devoir de réserve de haut fonctionnaire, il décide alors en 1897 de prendre la défense de Dreyfus afin de le faire libérer. Il prend de gros risques pour sa carrière et signe un certain nombre de textes plaidant la cause de l’officier injustement condamné.