La pièce met en scène un huis clos dans lequel le narrateur, un écrivain trentenaire, rend visite à sa famille, après 12 ans d'absence. Malade et se sachant condamné, il veut annoncer à sa mère et à sa fratrie sa mort prochaine. Y parviendra-t-il ?
Dans Juste la fin du monde, le retour de Louis ravive douze ans de tensions qu'on perçoit à travers un enchevêtrement de disputes, de non-dits et de sentiments cachés. Cela traduit l'incapacité des personnages à communiquer entre eux, à accepter de se dire la vérité.
Prenant des libertés, Lagarce emprunte certains aspects de la tragédie classique : la fatalité de la mort de Louis annoncée dans le prologue ; l'intrigue liée aux dysfonctionnements familiaux ; l'effet de catharsis (à travers les personnages, le lecteur est censé se libérer de ses mauvaises passions).
Dans le théâtre contemporain, les dramaturges se libèrent des contraintes du théâtre classique. Lagarce construit sa tragédie en deux parties, avec un intermède séparant deux moments de tension extrêmes. Elle est précédée d’un prologue et suivie d’un épilogue.
Chez Lagarce, pas de péripéties ou d'actions pour les personnages. C'est leur parole qui agit. Les scènes apparaissent comme des juxtapositions de tableaux et de soliloques qui se font écho. Ils nous donnent peu à peu accès à l'intériorité des protagonistes.
La pièce se déroule « un dimanche, évidemment ». Le jour généralement dédié aux repas et réunions de famille.
Juste la fin du monde propose de nombreux monologues. Ceux de Louis, le narrateur, mais aussi d'autres personnages de la pièce comme sa mère, Suzanne, sa sœur, puis Antoine, son frère.
On note l'évocation de deux mythes : celui du fils prodigue avec le retour de Louis au sein du foyer où la figure paternelle est remplacée par la toute-puissance présence maternelle ; et celui de Caïn et Abel qui s'illustre dans la jalousie d'Antoine envers son frère, Louis, transfuge de classe.
L'épanorthose, du grec epanorthosis (redressement), signifie corriger ou nuancer une affirmation que l'on vient d'émettre. Ex : « Ce que j'ai voulu, voulu et décidé ». Son utilisation par les personnages suggère une quête du « mot juste » pour tenter de révéler une vérité intérieure, ce qu'ils peinent à se dire.
Du vivant de Jean-Luc Lagarce, sa pièce est refusée de tous les théâtres. Elle sera jouée dans les années qui suivent son décès du sida, en 1995, à l'âge de 38 ans.
En 2016, le cinéaste canadien Xavier Dolan adapte à l'écran la pièce Juste la fin du monde et choisit Gaspard Ulliel pour incarner Louis. Nathalie Baye endosse le rôle de la mère, Léa Seydoux, Vincent Cassel et Marion Cotillard, ceux de la sœur, du frère et de la belle-sœur.
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« Juste la fin du monde » de Jean-Luc Lagarce
Décédé du sida en 1995, Jean-Luc Lagarce a écrit sa pièce de théâtre Juste la fin du monde après l'annonce de sa séropositivité. Peu connu de son vivant, l'auteur rencontre un succès posthume et ses pièces, entrées depuis au répertoire de la Comédie-Française, demeurent parmi les plus jouées en France. Es-tu au point sur cette œuvre marquante du théâtre contemporain ?