audio - Faut-il commémorer Napoléon ?

Il y a deux cents ans, Napoléon 1^er mourait, en 1821, à Sainte-Hélène, aux mains de la couronne britannique. Depuis, il fait l'objet d'innombrables publications et controverses. Admiré par les uns pour son génie militaire et la construction de l'État et du droit moderne, il est honni par d'autres qui voit un dictateur sanguinaire qui mit l'Europe à feu et à sang, enterrant les idéaux de la Révolution et rétablissant l'esclavage. L'empereur, qui a laissé une trace profonde dans l'histoire de France, mérite-t-il les honneurs de la République ?

La légende napoléonienne en question

Pour en débattre, Guillaume Naudin reçoit :

• Françoise Vergès, historienne, politologue, ancienne présidente du Comité pour la mémoire de l’esclavage (CNMHE), militante féministe et anti-raciste, présidente du collectif « Décoloniser les arts », auteure (Abolir l’esclavage, une utopie coloniale, éditions Albin Michel et Une théorie féministe de la violence, éditions La Fabrique)
• David Chanteranne, historien, spécialiste de Napoléon, rédacteur en chef de la revue Napoléon I^er, revue du souvenir napoléonien et conservateur du musée Napoléon de Brienne-le-Château. (Les douze morts de Napoléon, éditions Passés Composés ; Napoléon, les derniers témoins racontent aux éditions du Rocher)
• Xavier Mauduit, historien, producteur de l'émission « Le Cours de l'histoire » sur France Culture, auteur (L’Homme qui voulait tout. Napoléon, le faste et la propagande, éditions Autrement, Le Ministère du faste, la Maison de l’empereur Napoléon III, éditions Fayard)

Car la légende napoléonienne a été forgée par Napoléon lui-même. Ce grand communiant a en effet a construit et imaginé une figure qui s'est imposée dans le temps. Depuis une quinzaine d’années, les historiens se sont occupés de déconstruire l’opération de propagande engagée par l’empereur.

Photo : © Pascal Pochard-Casabianca / AFP