Le voyage responsable

Comment voyage-t-on aujourd’hui ? Quelles destinations privilégier ? Quels changements sommes-nous prêts à faire ? Comment réduire son empreinte carbone en voyage ? Dans ce dernier épisode de la saison de l’entre-deux, présenté par Alix Grousset, l’invitée Céline Séris, bloggeuse voyage d’Iznowgood nous partage sa vision du voyage responsable. 

Qui est l’invitée, Céline Séris ?

Née en 1990 dans les Landes, Céline Séris a toujours beaucoup voyagé. Quelques années plus tard, elle trouve que sa vie de jeune cadre dynamique manque de sens. En 2017, elle repart à zéro. Elle illustre son changement de vie dans un blog et sur les réseaux sociaux sur Iznowgood. Depuis, elle partage tout avec sa communauté : la mode éthique, la beauté bio et ses réflexions sur la sobriété...

Questionner et modérer nos habitudes de voyage

Jusqu'à présent, notre réflexe est de prendre directement ses billets d’avion, sans se renseigner, pour consommer une destination, un monument... Aujourd’hui, on peut s’interroger sur ce tourisme mondialisé. Le tourisme est un gros pôle de notre consommation carbone et il représente près de 8% des émissions de gaz à effet de serre mondiales.

Continuer à voyager, sans prendre l’avion

Si on a le temps, on peut envisager par exemple de limiter son impact carbone en diversifiant les transports. L’empreinte carbone est un indicateur qui permet de mesurer l’impact d’une action ou d’une activité humaine sur l’environnement. Un trajet Portugal - France, peut se faire en associant le car puis le train sur 24 h. Choisi, ce déplacement devient un moment d’échange, de découverte, de lecture. Pour Céline, l’expérience est alors beaucoup plus riche, car le chemin pour parvenir à destination fait partie intégrante du voyage.

Le voyage responsable, une autre perception du voyage

Après la fast food & la slow food, la fast fashion & la seconde main, et si on parlait de fast travel & de voyage responsable ou décarboné ? Comme dans les autres domaines, on peut arriver à une prise de conscience de son impact, sans pour autant être dans un discours de culpabilisation. Aujourd’hui, 12 % des passagers ressentent de la honte lorsqu’ils prennent l’avion. (Source Paul Chiambaretto, directeur de la Chaire Pégase - 11.05.23). L’idée est donc de prendre conscience d’avoir la chance de voyager en avion. Cette réflexion est un compromis entre le développement économique et le tourisme écoresponsable.

► Pour connaître ton impact, tu peux calculer ton empreinte carbone sur un site du gouvernement.

(N.B. : le potentiel de réchauffement climatique, est impactés par tous les gaz à effet de serre, on le calcule en équivalent CO₂e. (1 tonne de CO₂ = 2 tonnes de CO₂e). 

Un voyage sans avion, est-ce possible ?

Deux critères déterminent le choix de faire ou non le voyage en avion : le prix et le temps. D'une part les billets sont proposés à des tarifs avantageux, car en France le carburant des réacteurs d’avion de ligne n’est pas taxé (le kérosène bénéficie en effet de la Convention de Chicago de 1944). D'autre part, le temps est un élément crucial, surtout quand on a l'ambition de voyager loin, alors qu'on a que deux semaines de congés. Avec du temps, pour visiter New York, on peut aussi opter pour le bateau à voile. La traversée des mers et océans, en transatlantique, devient une aventure et l’avantage est double : on n’a ni décalage horaire ni choc culturel. 

Changer de regard sur le voyage et sur la France

Voyager n’est pas toujours synonyme de bout du monde. La France se hausse sur la première marche du podium des destinations touristiques, mais près de 90 % de la population mondiale n’a jamais mis les pieds dans un avion (Source : étude suédoise de l’université de Linnaeus - 2020). Quelques idées de beaux voyages en France : les massifs français, la Vélodyssée (du Pays basque en Bretagne), les Châteaux de la Loire, les Chemins de Compostelle. Autant d’occasions de rencontres et de partage uniques. Le logement fait d’ailleurs partie de la démarche décarbonée, surtout si on oublie les chaines d’hôtels et qu’on privilégie des hôtels familiaux et les logements chez les particuliers.

► Découvre ou redécouvre les Pyrénées, le Massif Central, l’Ariège, le Cotentin, le Jura et les Vosges... Amélie Deloffre invite à profiter de ses vacances et des ses week-ends à deux pas de chez soi. Avec « 2 Jours Pour Vivre » elle invite par exemple à privilégier les destinations dépaysantes mais moins touristiques.

Questions du public

> En terme de budget, est-ce que le voyage décarboné coûte moins cher ? Pour la Thaïlande, c’est sûr que c’est moins cher. Certaines pratiques y contribuent, comme le wwoofing, le World Wild Opportunity on Organics Farms. Ce mouvement mondial vise à reconnecter les êtres humains à la terre, en participant bénévolement à des pratiques agricoles biologiques. Les voyageurs sont reçus chez l’habitant. L’idée est de rencontrer des personnes du monde entier et d’échanger sur les savoir-faire en échange du gîte et du couvert.

> En dehors de la différence de prix, est-ce qu’une croisière pollue moins qu’un voyage en avion ? Croisière signifie souvent bateaux gigantesques avec des milliers de personnes à bord, libération de pétrole en pleine mer avec des dommages pour les espèces marines et sous-marines et surtout rejet de gaz à effet de serre. Mieux vaut préférer la voile.

> Est-ce que la « van life » minimaliste est vraiment ce que l’on peut appeler « responsable »? Le van individuel permet d’être sur une consommation à son rythme. Cela ne signifie pas pour autant « low carbon ». Plus un van est grand, plus il émet de gaz à effet de serre. Sur un petit trajet, comme un Paris-Portugal, la consommation en avion sera inférieure à un voyage en van. Pour y remédier, Céline Séris a fait convertir son moteur, pour rouler à l’huile de friture recyclée et filtrée selon l’amendement n°01 CF996, valide « l’huile de friture usagée comme carburant » dans le projet de loi de finances du Gouvernement pour 2023).