Les Années folles : extrême droite contre surréalistes

En France, la période des Années folles (1920-1929) est marquée par crise économique, politique et une jeunesse assoiffée de vivre. Dans ce contexte, deux visions du monde s’opposent : la France d’avant incarnée par l’extrême droite et la France de demain incarnée par les surréalistes.

La grande pauvreté

Durant la période des Années folles, beaucoup de Français vivent dans la misère, notamment à Paris. L'Armistice avec le traité de Versailles a laissé le pays en proie à une grave crise monétaire. L’inflation bat des records. Les Français affluent à la porte des soupes populaires. À la tête de l’Etat, personne ne trouve de remèdes. Dans ce contexte, la situation économique d’avant-guerre apparaît comme une page d’or à jamais perdue.

L’essor de l’extrême droite

Pendant les Années folles, la crise économique et politique profite à l’extrême droite. Monarchistes, ultra-nationalistes, antisémites et l’Action française de Charles Maurras sont en plein essor. Pour ces conservateurs, la vie libre et cosmopolite dans les quartiers de Montparnasse et à Montmartre est synonyme de dégénérescence de la nation. Deux conceptions du monde s’opposent alors : la France conservatrice contre le Paris des Années folles. Le monde d’hier contre le monde de demain.

L’émergence du surréalisme

Dans le quartier de Montparnasse, l’avant-garde s'est, elle aussi, radicalisée. Au milieu des années 1920, la plupart des artistes ont rejoint le surréalisme. Parmi eux, André Breton, Marx Ernst, Paul Éluard, Salvador Dali ou encore Luis Buñuel. Leurs expérimentations artistiques (hypnose, cadavre exquis…) sont des actes politiques. Ils rejettent tout qui s’apparente à l’ordre établi, à savoir la morale, l’armée, l’Église... Mouvement internationaliste, un temps proche du communisme, les surréalistes sont le cauchemar de la société bourgeoise.