Napoléon, un fin communicant

Afin de retourner l’opinion britannique, Napoléon se déchaîne contre sa cible préférée : le gouverneur de Sainte-Hélène, sir Hudson Lowe.

Le geôlier et le prisonnier.

En un peu plus de cinq ans, Lowe et Napoléon ne se rencontrent que six fois et seulement d’avril à août 1816. Mais leurs rapports sont de plus en plus violents. Napoléon hausse le ton. Lowe se pense un peu l’égal de son prisonnier et lui tient tête. Il est capable de le menacer, de forcer les portes de Longwood House, de fouiller les malles, d’inspecter les écuries. Le gouverneur reproche à Napoléon ses frais de bouche. Napoléon le traite de bourreau. Lowe va jusqu’à interdire à Napoléon d’adresser la parole à quiconque il croiserait lors de ses promenades. Il le croit capable de fomenter une mutinerie parmi ses hommes, n’en dort plus et ressert encore davantage les mailles du filet.

Les Français ne peuvent plus communiquer avec l’extérieur. Napoléon multiplie les attaques contre Lowe qui oblige son prisonnier et sa suite à réduire leurs frais de bouche. Napoléon rétorque en mettant en vente au poids son argenterie. Des kilos d’argent massif sont vendus devant les visiteurs des navires de passage et la nouvelle se répand : « Napoléon doit vendre son argenterie pour manger ! ».

En Europe, le retentissement est considérable. Les Anglais se retrouvent ridicules, si bien que Lowe rachète l’argenterie. Les Anglais ont face à eux un communicant de génie. Le duc de Wellington, vainqueur de Waterloo,  va même dire que Sainte-Hélène est un mauvais choix et que l’on aurait mieux fait d’envoyer Napoléon dans une forteresse en Ecosse ou en Irlande.

On n’a jamais autant entendu parler de l’empereur !

67 jours' plus proche vaisseau anglaises frégates qui le transporteront